Dans les tours avancés de la Ligue des champions, c'est souvent le résultat positif en déplacement qui influe directement sur la qualification. Les coéquipiers de Yassine Khénissi en sont parfaitement persuadés. Tournons la page des matches à enjeu exclusivement «honorifique» et renouons avec la compétition continentale officielle dans le cadre de la Ligue des champions qui tient le plus à cœur la large famille espérantiste. C'est vraiment là où aucune erreur n'est permise à la troupe de Mouine Chaâbani qui vient de trébucher en supercoupe d'Afrique face aux Marocains du Raja (1-2) à Doha. Ce soir, on jouera pour de vrai. On jouera à Constantine face au club local pour y défendre le titre africain remporté haut la main il y a quelques mois au détriment de l'ogre égyptien d'Al-Ahly. En effet, le tirage au sort des quarts de finale a été, en apparence, clément avec l'Espérance en la mettant aux prises avec un club algérien qui n'a remporté aucun titre africain. Même sur le plan local, le Club Sportif Constantinois n'a connu la gloire que deux fois en ne remportant le championnat d'Algérie qu'en 1997 et en 2018. Seulement 2018 c'est récent. Et du côté de Constantine, on savoure encore l'euphorie de la consécration locale. Le CSConstantine peut faire mal ! D'aucuns diront que l'Espérance partira avec l'avantage des pronostics devant les Algériens. Il ne faut pas trop se leurrer, car chaque fois que l'Espérance se trouvait sous la fâcheuse emprise de l'excès de confiance, elle a été désagréablement surprise. En témoigne, par exemple, sa récente désillusion essuyée lamentablement devant le Raja Casablanca. Il y a donc lieu de rappeler que les Constantinois ont brillé de mille feux au cours de l'étape des poules en s'imposant à Tunis contre le Club Africain (1-0) en janvier dernier avant d'étriller le Tout-Puissant Mazembe à Constantine (3-0) quelques jours après. Ces deux messages de «dissuasion» sont à prendre très au sérieux car les matches avec les Algériens ou les Marocains sont tout le temps indécis et pleins de suspense même si, parfois, le nivellement n'est pas de rigueur entre les protagonistes. Arrivés à ce tour avancé de la compétition africaine, les Constantinois, à l'image de tout le peuple algérien qui est en train de forcer son destin, veulent à tout prix lancer un message dans l'air du temps au détriment de l'Espérance. L'adversaire des «Sang et Or» sera transcendé en cela par le soutien de son public rétabli dans ses droits par la CAF après une première décision de huis clos à son encontre suite aux incidents d'un certain CSConstantine-CA. Une défense amoindrie Côté effectif, l'Espérance ne sera pas au grand complet ce soir face aux Algériens. En plus de l'indisponibilité du capitaine Khalil Chammam et Sameh Derbali, Mohamed Ali Yaâcoubi et Houcine Rabii viennent de s'ajouter à la liste des défaillants pour blessures. Par coïncidence, c'est un compartiment entier (deux latéraux et deux axiaux) qui ne pourra pas être appelé à la rescousse en cas de pépins. Heureusement que ce ne sont pas les doublures qui manquent à l'Espérance. Du coup, Mouine Chaâbani placera devant Rami Jéridi (ou Moez Ben Chrifia), Iheb Mbarki, Aymen Ben Mohamed, Amine Mahmoud et Chamseddine Dhaouadi. Ce quatuor subira tout le poids de ce round aller des quarts de finale. Mais il n'y a pas trop s'inquiéter à ce propos car Franck Kom et Fousseini Coulibaly seront là pour assurer la meilleure des couvertures comme à leur accoutumée. Devant, Ghaïlane Chaâlali (ou Saâd Bguir), Anice Badri, Youssef Blaïli et Yassine Khénissi seront alignés d'emblée pour tenter de réaliser un résultat positif qui reste malgré tout dans leurs cordes. La qualification en demi-finale passera certainement par ce match aller de Constantine. Surtout qu'après ce tour il y a une forte probabilité de se heurter au redoutable TP Mazembe pour le compte des demi-finales. Il faut donc être d'aplomb de sitôt.