* 2010 : taux de croissance positif de 3,7%, création de 75 mille emplois dans les secteurs non agricoles, maîtrise du taux du chômage, accroissement de l'investissement de 8,3% aux prix courants et réalisation de 2400 MD d'IDE * 2011 : réaliser un taux de croissance de 5,4 % aux prix constants, porter la part de l'investissement dans le PIB à 24,7% , intensifier les créations d'emplois et renforcer la composante technologique de l'économie nationale Sur instructions du président Zine El Abidine Ben Ali, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a présenté, samedi, devant la chambre des députés, la déclaration du gouvernement sur le projet du budget économique et celui du budget de l'Etat pour l'exercice 2011. M. Ghannouchi a déclaré que ce nouveau marathon budgétaire constitue une opportunité renouvelée pour évaluer le bilan du processus de développement en 2010 et approfondir la réflexion sur les programmes et objectifs fixés pour 2011 ainsi que sur les moyens de leur concrétisation dans les meilleures conditions. L'objectif est de consolider les attributs du développement global et durable, et partant, de réunir les facteurs devant aider à relever les défis futurs. L'année 2010, une étape importante de l'œuvre de développement Le Premier ministre a souligné que l'année 2010 représente une étape importante du processus du développement du pays dans la mesure ou elle constitue la première année de mise en œuvre du programme présidentiel « Ensemble, relevons les défis », dont les orientations reflètent les préoccupations de la communauté nationale et répondent au mieux à ses ambitions. Ce programme, a-t-il ajouté, jette les bases d'une nouvelle étape fondée sur l'ancrage des fondements du régime républicain, de l'Etat de droit et des institutions, et la bonne gouvernance, l'objectif étant d'avancer sur la voie de la démocratie, du pluralisme et du respect des droits de l'homme. Il s'agit, en outre, a-t-il réitéré, d'une nouvelle étape visant à consolider les acquis socio-économiques et culturels, à réaliser le développement intégral de toutes les régions et au profit de toutes les catégories sociales et à hisser la Tunisie à des paliers supérieurs de progrès et de prospérité. Il a fait remarquer que l'année 2010 a été, également, marquée par le démarrage de la mise en œuvre du XIIème plan de développement 2010-2014, lequel constitue le cadre approprié pour la concrétisation du programme présidentiel et un moyen pour orienter l'action de développement durant le prochain quinquennat. Le Premier ministre a rappelé les réformes introduites par le pays dans les divers domaines et les multiples mesures et décisions prises par le chef de l'Etat, lesquelles ont permis de donner un nouvel élan au processus de développement sur tous les plans. M. Ghannouchi a relevé que l'année 2010 a connu, aussi, la poursuite de la mise en œuvre des mesures conjoncturelles décidées pour accompagner les entreprises et les aider à faire face aux retombées de la crise financière et économique mondiale, et ce, à travers l'institution d'une panoplie de mesures structurelles tendant à améliorer l'environnement des affaires, à inciter le privé à investir dans des projets adaptés et répondant aux exigences de la nouvelle étape. En ce qui concerne l'emploi, le Premier ministre a indiqué que, dans l'optique d'améliorer l'employabilité des diplômés du supérieur et des promus de la formation et de faciliter l'insertion des jeunes dans la vie professionnelle, les efforts ont été axés, conformément aux orientations du programme présidentiel, sur la promotion et l'optimisation des mécanismes de création d'emplois, le renforcement de l'emploi dans les régions, l'amélioration de l'encadrement et de l'accompagnement des chômeurs de longue durée, parmi les diplômés du supérieur. Le premier ministre a souligné que, parallèlement, les efforts se sont intensifiés pour consolider les fondements du développement humain et social, à travers la valorisation des ressources humaines et la poursuite de l'amélioration de revenu par tête d'habitant. Des efforts ont été déployés, également, pour encadrer au mieux les catégories démunies et à besoins spécifiques et pour élargir la couverture sociale et sanitaire. M.Ghannouchi a soutenu que la Tunisie est parvenue à faire face aux effets pervers des fluctuations de l'environnement économique international, à poursuivre le processus de développement et à consolider les réalisations dans les différents domaines. Il a fait remarquer que ces efforts ont permis de réaliser un taux de croissance positif de 3,7% en dépit d'une baisse de la valeur ajoutée du secteur agricole, la création d'environ 75 mille nouveaux emplois dans les secteurs non agricoles, la maîtrise du taux du chômage dans la limite de celui de 2009 et l'accroissement de l'investissement de 8,3% aux prix courants. Autres indicateurs évoqués par le premier ministre: la réalisation d'un volume d'investissements directs étrangers (IDE) de l'ordre de 2400 millions de dinars soit 3,8% du PIB. Ces IDE sont destinés aux secteurs porteurs, aux activités innovantes et aux régions interieures. Le premier ministre a précisé que la réalisation de ces résultats a été accompagnée par le renforcement de la soutenabilité des équilibres financiers à travers la maîtrise du déficit budgétaire dans une proportion de 2,6% du PIB, la réduction du taux d'endettement extérieur à 36,9% du revenu disponible contre 38,1% en 2009, tandis que le service de la dette a été ramené à 9% des recettes courantes, contre 10,8% en 2009. Il a relevé que l'ensemble de ces résultats positifs ont rejailli positivement sur le classement de la Tunisie auprès des instances et institutions internationales spécialisées. Objectifs du projet général de l'Etat et du projet économique pour 2011 M. Mohamed Ghannouchi a indiqué que le projet du budget général de l'Etat et du budget économique pour 2011 a été mis au point sur la base d'un ensemble d'objectifs qui visent dans leur ensemble à retrouver un niveau habituel de croissance et à élever de nouveau son rythme. Le schéma de développement retenu pour cet exercice prévoit de réaliser un taux de croissance de 5,4 % aux prix constant, d'impulser l'investisement pour porter sa part dans le PIB à 24,7% et d'intensifier les créations d'emplois dans l'objectif de satisfaire toutes les demandes additionnelles, et ce, dans le cadre d'équilibres financiers et socio-économiques reflétant les constantes nationales. Le premier ministre a qualifié d'"ambitieux" ces objectifs au regard de la fragilité de la situation économique sur le plan international et des séquelles générées par la crise financière internationale lesquelles sont perceptibles à travers l'accroissement de l'endettement public, l'accroissement du chômage dans la plupart des pays industrialisés et les mesures d'austérité budgétaire. Il a fait remarquer que la concrétisation de ces objectifs exige, en plus de la vigilance et de la circonspection, l'institution de mesures appropriées pour faire face aux impondérables de la conjoncture internationale. Il s'agit également d'accélérer le processus de reformes dans tous les domaines et de diversifier les sources de croissance, d'accroître la productivité, de mobiliser au mieux les énergies et ressources nationales, d'assurer la rentabilité et l'efficience de tous les secteurs, notamment, les filières à haute valeur ajoutée. Priorités du prochain exercice Le premier ministre a fait observer que les priorités de l'action gouvernementale pour l'exercice 2011 seront axées sur le renforcement de la composante technologique de l'économie nationale, l'adaptation aux exigences de la révolution technologique que connaît actuellement le monde et l'effort à fournir pour compter, en priorité, sur les facteurs de l'intelligence, de l'innovation et de la créativité. Ces priorités consistent également à approfondir l'intégration de l'économie nationale dans son environnement économique régional et mondialisé. Une telle option implique l'amélioration de la compétitivité de l'économie du pays, la promotion des exportations, la facilitation de l'accès de nos produits aux marchés extérieurs et le renforcement des équilibres financiers. Parmi ces priorités, le premier ministre a cité la poursuite du développement régional dans le cadre d'une vision renouvelée axée sur la complémentarité et l'intégration de toutes les zones au processus de développement et la dynamisation de la politique d'emploi; L'objectif est de satisfaire les demandes d'emploi, particulièrement, des diplômés du supérieur, l'ultime but étant d'atteindre en la matière l'équilibre entre l'offre et la demande. L'accent sera mis également sur la valorisation des compétences et qualifications et l'amélioration des conditions de vie au profit de toutes les catégories et générations. Une attention particulière sera accordée également à la promotion de la vie politique en concrétisation des constantes nationales, notamment, en ce qui concerne la corrélation entre l'économique et le social et la participation à la vie publique.