M. Abdelhafidh Harguem, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des affaires maghrébines, arabes et africaines, a représenté la Tunisie au Sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui s'est tenu, à Astana, capitale du Kazakhstan, les 1er et 2 décembre courant . Dans son intervention, le Secrétaire d'Etat a souligné que ce Sommet intervient dans une conjoncture particulière marquée par la recrudescence des foyers de tension et l'aggravation des phénomènes de terrorisme, de violence et d'intolérance, sur fond de crise économique et financière mondiale. Il a fait remarquer que, face à cette situation périlleuse pour l'humanité tout entière, les pays membres et partenaires de l'OSCE sont appelés à intensifier leurs actions concertées et à multiplier les synergies en vue de pouvoir faire face aux risques d'instabilité qui menacent la paix et la stabilité dans le monde. M. Harguem a indiqué que, pour conjurer ces risques, la Tunisie a toujours préconisé une approche inclusive, impliquant nécessairement une étroite interaction entre les dimensions politique, sécuritaire, économique, sociale et environnementale, relevant que pour faire régner la paix et la sécurité dans le monde, il est nécessaire d'apporter des règlements justes et durables, et par la voie du dialogue, aux conflits qui continuent de susciter les préoccupations de tous, au nombre desquels figure celui du Proche-Orient. Il a affirmé que la Tunisie ne cesse d'apporter une contribution agissante aux efforts menés à l'échelle internationale pour que ce conflit soit définitivement résolu sur la base de la légalité internationale, des référentiels du processus de paix et de l'initiative arabe de paix, ce qui devrait aboutir à l'édification d'un Etat palestinien indépendant et viable et favoriser la co-existence pacifique entre tous les peuples de la région. M. Harguem a relevé que l'instauration de la paix et de la sécurité dans le monde commande, également, de combattre le terrorisme, en s'attaquant à ses racines profondes, faisant observer que la Tunisie, persuadée que la marginalisation, l'exclusion et la pauvreté font le lit de l'extrémisme et du terrorisme, estime que les démarches strictement sécuritaires et unilatérales ont montré leurs limites, ce qui rend impérative une plus grande mobilisation mondiale pour apporter une riposte globale, ferme et concertée à ce phénomène. Rappelant que la Tunisie a toujours prôné un véritable partenariat mondial fondé sur la responsabilité partagée et la solidarité pour lutter contre la pauvreté dans le monde, M. Harguem a mis l'accent sur la nécessité d'une mise en place rapide et effective du Fonds Mondial de Solidarité, dont la création a été approuvée, en décembre 2002, par l'Assemblée Générale des Nations Unies, à l'initiative de la Tunisie . Il a ajouté que rendre ce fonds opérationnel contribuera, à n'en point douter, à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier l'objectif de réduire de 50% le taux de pauvreté dans le monde à l'horizon 2015. Par ailleurs, le Secrétaire d'Etat a mis l'accent sur l'importance que revêt la coopération au sein de l'OSCE dans sa dimension humaine, relevant qu'il importe, a cet effet, d'amplifier la lutte contre toute forme de discrimination, de racisme et de xénophobie, en oeuvrant à promouvoir davantage le dialogue des cultures et des religions, de manière à répandre les valeurs de modération, d'ouverture et de tolérance. Tout en relevant l'importance de l'appel lancé dans la Déclaration d'Astana, en vue de protéger la jeunesse contre les dangers du terrorisme et de l'extrémisme, il a mis en relief la proclamation de l'année 2010, Année Internationale de la Jeunesse, à l'initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali. A ce sujet, il a noté qu'« un monde plus sûr, plus stable, plus juste et plus développé à l'abri des conflits et de l'extrémisme est tributaire de l'intérêt accordé à la jeunesse et à son éducation dans le culte des valeurs et des idéaux universels », comme l'a souligné le Chef de l'Etat. Le Secrétaire d'Etat a précisé que le Sommet d'Astana est l'occasion idoine pour réévaluer les relations de l'OSCE avec les partenaires de la rive sud de la Méditerranée en vue de promouvoir une nouvelle vision des relations de l'Organisation avec les pays méditerranéens partenaire, fondées sur les principes de coopération et de solidarité.
