Réaliste à souhait, l'ESS a sauté avec brio le cap du CA Le huitième de finale de la coupe entre le Club Africain et l'Etoile Sportive du Sahel a connu un épilogue logique au vu du rendement des deux équipes. Les Clubistes ont été les premiers à hausser le ton, mais les Etoilés étaient mieux armés pour franchir la ligne d'arrivée. Premier constat : les absences constatées de part et d'autre ont grandement influé dans les rangs du Club Africain. Si l'Etoile a su combler le vide laissé par le duo de l'axe central, en l'occurrence Felhi et Ghezel, le Club Africain, résigné, n'a pas pu trouver un digne remplaçant à Dhaouadi. Deuxième constat : l'Etoile a dû, la mort dans l'âme, se passer durant la mi-temps initiale de deux joueurs clés, le gardien Mathlouthi et l'attaquant Chehoudi, sans que le Club Africain ne réussisse à en profiter. Puis, comme souvent, les Clubistes dévoilent leurs intentions mais sont bloqués à leur arrivée à la zone de réparation adverse. Mouihbi et Melliti sur les couloirs ont eu beau permuter, cela n'a rien donné. Dans les rangs de l'Etoile, le coach a laissé Akaïchi seul en pointe et a placé juste derrière lui Chehoudi puis Santos qui l'a remplacé. Akaïchi, seul, a souvent mobilisé trois défenseurs adverses pour ouvrir des brèches à ses coéquipiers. Akrout dans le même rôle a étalé ses limites et n'arrive pas à se défaire d'un passage à vide qui n'a que trop duré. Du coup, le Club Africain a encore une fois souffert d'un manque de percussion et de l'absence de son maître à jouer, Dhaouadi. Pourtant, à voir les lignes médianes des deux équipes, celle du Club Africain paraissait plus consistante avec Ben Yahia, Alexis, Awadhi et Melliti face à Belakhal qui revient à la compétition après une longue absence, Nafkha, Danilo et Adel Chedly qui avait toutes les peines du monde à suivre le rythme du match. Et c'est finalement l'entrejeu de l'Etoile qui a fini par avoir gain de cause avec la complicité de la défense clubiste et en particulier Sami Nefzi. Du coup, les Sahéliens se sont libérés après avoir ouvert le score et géré les débats à leur guise avant de réussir un second but. Et même quand l'arbitre a gracieusement offert un penalty qui n'en était pas un au Club Africain, les jeux étaient déjà faits et l'Etoile avait amplement mérité sa qualification. Défense La composition de la défense étoilée a subi des changements par rapport à celle qui avait donné la réplique au CA en championnat. Chambardée dans ses quatre postes avec Chagra sur le flanc droit à la place de Jebnoun, Hatem Béjaoui à la place de Abdennour sur le côté gauche, celui-ci ayant été aligné à l'axe avec Boulaâbi, la ligne arrière de l'ESS ne semblait pas affectée par les absences de Felhi et Ghezal. Dans le camp clubiste, le retour de suspension de Ifa n'a rien ajouté au jeu de l'équipe. La défense clubiste dans son placement et son replacement en phase de repli a bien des choses à se reprocher. Et pour couronner le tout, le gardien Sami Nefzi a enfoncé le clou en offrant deux buts à l'Etoile. Deux buts sur lesquels il assume l'entière responsabilité. Milieux de terrain Chaque ligne médiane a eu sa période de domination. Au coup d'envoi, ce sont les Clubistes qui prennent les choses en main, mais sans arriver à faire la différence. Si Ben Yahia et Alexis ont été égaux à eux-mêmes, c'est Awadhi qui a fait faux bond. Le récupérateur clubiste était hier aux abonnés absents. Et Mrad Mahjoub n'a pas bronché alors qu'il avait la solution de recharge en la personne de Helmi Hmam. Du coup, l'entrejeu clubiste boîtait. Chez les Etoilés, le revenant Waël Belakhel était au four et au moulin et s'est même permis d'adresser une passe décisive à Chehoudi qui a raté l'aubaine. Danilo, de son côté, a confirmé sa réussite et son audace sur les balles arrêtées, même si la complicité du portier clubiste était évidente cette fois. Nafkha, promu capitaine, a bien ratissé le terrain, alors que l'ex-joueur d'Istres, Adel Chedly, semblait essoufflé en fin de match. Attaques A chaque équipe son point fort. Hier, la différence était évidente. L'attaque clubiste, muette, a montré ses limites. Akrout n'arrive pas à s'imposer. Traoré qui revient à la compétition après une assez longue absence n'a rien réussi de bon et souffre d'un manque de compétition. Résultat : avec Mouihbi qui n'est plus le même après sa blessure aux ligaments et en dépit du désir de bien faire de Melliti, le CA n'a pas été capable de se procurer la moindre occasion. A l'Etoile, et même en étant brouillon, Akaïchi monopolise trois défenseurs adverses. D'un autre côté, la sortie de Chehoudi n'a pas pesé sur le rendement offensif de l'équipe. Santos qui l'a remplacé a, certes, quelques kilogrammes de plus, mais dispose toujours de son sens aiguisé du but. Pour preuve, il était au bon endroit pour doubler la mise.