Arrivé sur le tard à Bordeaux, Fahid Ben Khalfallah a mis longtemps à carburer et à trouver son rythme... Jean Tigana a titularisé neuf fois Ben Khalfallah en championnat. Qu'il semble loin le temps où l'international tunisien faisait tourner en bourrique ses adversaires ! C'était l'époque où il militait sous la bannière de Valenciennes. Mais juste retour des choses, la série de matches sans défaite (5 nuls et 2 victoires) réalisée par les Bordelais coïncide avec un retour en grâce de l'ancien Nordiste, comme en témoigne son premier but de la saison, inscrit la semaine passée à Geoffroy-Guichard (2-2). Un renouveau «bon pour le moral», admet-il. «Ça faisait longtemps que je l'attendais, et débloquer le compteur, mentalement, ça fait toujours du bien, a-t-il ajouté. Je ne peux pas dire que je dormais mal, mais il est vrai que ne pas être décisif était quelque chose qui me tracassait un peu. Maintenant que c'est fait, c'est un soulagement, et j'espère qu'il est le premier d'une longue série». Polyvalent par la force des choses ! «Quand je suis arrivé, sans me mettre la pression à tout le temps vouloir être décisif, j'ai peut-être oublié de jouer». Un come-back gagnant, enfin, après trois mois décevants. Mais alors, pourquoi tant de temps ? « Ici, il y a toujours cette attente-là et, par rapport aux 7 buts que j'ai mis la saison dernière, je me dois personnellement, à défaut de faire aussi bien, de confirmer, a concédé le feu-follet. Le fait que cela ne soit pas venu d'entrée est embêtant; j'ai connu un début de saison difficile, mais depuis quelque temps, ça va beaucoup mieux. Il fallait que je retrouve mon niveau». Car il s'agit bien de cela, pour ne pas dire de standing. Celui que Jean Tigana estimait avoir acheté «un peu cher», s'est mis le doute d'emblée. Enfin presque, car après une première prestation convaincante face à l'OM (1-1), "FBK" a mesuré le degré d'exigence d'un club « plus huppé ». Devenu polyvalent par la force des choses, repositionné milieu axial, puis arrière droit à Saint-Etienne, Ben Khalfallah se détache des enjeux et évacue désormais la pression, et ça, c'est rassurant.