"Le gouvernement est déçu et regrette la décision du tribunal américain (...) Nous avons procédé à notre propre enquête et elle montre que Blackwater a commis un crime grave qui a causé la mort de 17 citoyens irakiens. Le gouvernement irakien envisage d'autres moyens de poursuivre la compagnie Blackwater", a déclaré Ali Al Dabbagh, porte-parole de l'exécutif. Le juge fédéral Ricardo Urbina, qui a mis fin aux poursuites jeudi, a estimé que l'administration américaine et les procureurs n'avaient pas respecté les droits constitutionnels des accusés. Il reproche notamment aux procureurs d'avoir utilisé des dépositions recueillies par des enquêteurs du département d'Etat. Les enquêteurs auraient menacé les agents de Blackwater de les faire licencier. La fusillade, source de tensions entre Bagdad et Washington, s'est produite le 16 septembre 2007 alors que les agents de sécurité escortaient un convoi de diplomates américains dans la capitale. Les cinq employés de Blackwater avaient été inculpés il y a un an pour 14 homicides involontaires, tentatives d'homicides et infraction à la législation sur les armes. Blackwater Worldwide, qui s'est rebaptisée Xe Services en février dernier, avait perdu par la suite le contrat passé avec le département d'Etat pour assurer la sécurité de l'ambassade américaine à Bagdad. Le département de la Justice s'est dit déçu de la décision du juge Urbina. "Nous sommes en train d'étudier sa décision et d'évaluer nos possibilités", a déclaré Dean Boyd, porte-parole du ministère, prié de dire si l'administration ferait appel. "Nous sommes évidemment déçus lorsque que nous estimons que des gens ont peut-être commis un crime et qu'ils n'ont pas à en répondre", a quant à lui déploré le général Ray Odierno, commandant en chef du corps expéditionnaire américain en Irak.