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Pour la volonté du peuple, pour la démocratie
Le sit-in se poursuit à La Kasbah
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 01 - 2011

C'est une manifestation qui prend de plus en plus d'ampleur avec un nombre grandissant de protestataires qui défilent sur l'esplanade de La Kasbah, où se déroule un sit-in depuis avant-hier. En effet, quelque trois mille manifestants, en majorité des jeunes venant des régions de l'intérieur du pays, ont rallié la «caravane de la liberté» qui campe devant le siège du Premier ministère. Plus de cinq mille personnes ont passé la nuit d'hier à La Kasbah et comptent y rester jusqu'à ce que le gouvernement de transition soit dissous.
Au départ, cette manifestation était baptisée «La marche de la liberté», qui a été lancée avant-hier à partir de différentes délégations du gouvernorat de Sidi Bouzid, foyer de cette révolution, avec au départ quelque trois cents personnes. Puis, elle a connu l'adhésion de plusieurs centaines d'habitants des régions du sud, du centre et du nord-est, notamment celles de Gafsa, Kasserine, Le Kef, Thala et Kairouan. Durant la journée et jusqu'au début du couvre-feu, les manifestants ont scandé des slogans, qu'ils ont aussi transcrits sur des banderoles et des pancartes, réclamant entre autres «la justice sociale et économique», «la dignité», «la liberté», et notamment «la dissolution du gouvernement de transition» et «la poursuite en justice de l'ancien parti au pouvoir».
A la mémoire des martyrs
Plusieurs groupes se sont formés spontanément ici et là, alors que d'autres protestataires, épuisés, se sont permis une petite trêve pour s'assoir ou dormir sur des couchettes et matelas déposés au pied des murs du Premier ministère et du ministère des Finances. Des murs qu'on a couverts de banderoles, graffitis et papiers sur lesquels on a écrit divers slogans et notifications indiquant les différentes villes d'où viennent les protestataires ainsi que les noms des martyrs de la révolution.
A La Kasbah, on dort à la belle étoile. La nourriture ne manque pas. Un véritable élan de solidarité en signe de bienvenue : pain, lait, cake et même du couscous. De même, des stocks de couvertures et de matelas sont posés sur plusieurs endroits.
L'un des manifestants, Faouzi, de Sidi Bouzid, nous affirme que la marche a commencé avec un nombre réduit pour s'agrandir par la suite. «On peut dire que nous étions les premiers à partir de Sidi Bouzid, souligne-t-il, puisque nous avons commencé la marche le dimanche à 8h00 du matin à pied. Puis nous avons fait de l'auto-stop pour atteindre Jelma, où plusieurs personnes nous ont rejoints. Nous étions quelque trois cents personnes. Nous avons débarqué ici vers 16h00 et là nous avons rejoint d'autres manifestants qui nous ont porté assistance.
«Nous allons continuer à manifester jusqu'à ce que le reste des symboles de l'ancienne dictature tombe. Nous réclamons un nouveau gouvernement qui soit plus homogène et surtout doté d'une vision plus humaine pour mieux sentir nos frayeurs et nos besoins».
Manque
de confiance
Pour sa part, Naïm, venant de Gafsa, la trentaine, remarque qu'à part ceux qui sont déjà venus, on attend l'arrivée de deux bus qui auraient pris le chemin hier soir de Gafsa. «Hier, ajoute-t-il, il y avait deux bus qui sont venus de Métlaoui. Nous sommes partis hier à pied puis nous avons fait de l'auto-stop. Nous sommes passés par Ben Oun puis Kairouan et finalement nous sommes arrivés ici ce matin. Nous ne partirons d'ici que si l'actuel gouvernement tombe pour qu'on installe un nouveau gouvernement d'union nationale. Nous n'avons plus confiance dans ce gouvernement dont nous connaissons la majorité des ministres et qui nous ont déçus. Bien qu'ils aient quitté le RCD, la mentalité restera toujours la même ! C'est une pièce de théâtre qu'ils jouent là ! Dites leur que le peuple tunisien, toutes catégories d'âge confondues, est, désormais, conscient et sait ce qui doit être fait pour son bien. Pour ce qui est du RCD, il ne doit pas être représenté dans ce gouvernement. S'il veut participer aux élections, c'est une autre paire de manches. Pour le moment, toutes les régions ont des hommes, syndicalistes et politiciens, capables de donner un plus à la politique du pays. Il faut leur donner leur chance…»
Dirigeant une foule de manifestants, Mâamar, maitrisard en anglais et au chômage depuis 2007, venu de Hajeb Laâyoun, affirme que c'est une occasion de s'exprimer. «Les jeunes de Tunisie, souligne-t-il, ont besoin de liberté et de démocratie qui sont l'essence même de la vie. Pour moi, le peuple a le droit de décider de son sort. Il nous faudra une certaine conscience et un sens de la responsabilité pour parvenir à ce que le peuple réclame. Ce qui se passe actuellement est identique à ce qui se passait avant avec une certaine démagogie. L'ancien gouvernement veut exploiter les institutions et les médias pour faire sa propre propagande, hélas, ça n'a pas marché ! Ce que nous voulons est que les élections se passent dans un climat de confiance et d'honnêteté. Le sang de nos martyrs est précieux et ne doit pas couler pour rien. C'est une unique chance pour consacrer cette liberté et ancrer davantage la démocratie».
La manifestation a connu une grande affluence des médias, surtout étrangers, ainsi que des gens venus de partout pour soutenir les protestataires. Une manifestation qui marquera certainement l'histoire d'une Tunisie libre, prospère et souveraine.


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