Les joueurs s'adonnent comme ils peuvent aux entraînements. En contrepartie, le souci financier dérange tout le monde Le renversement du président déchu a semé la zizanie dans le tout pays, avant que la situation ne se redresse progressivement. La population a retrouvé le sentiment de sécurité, mais les institutions qui furent sous le contrôle des membres de l'ancienne famille « régnante» se sont trouvées dans une impasse quant à leur gestion financière. Et puisque le secteur du sport n'a pas échappé au contrôle des beaux-frères et gendres de Ben Ali, des clubs comme l'Avenir Sportif de La Marsa ont attiré la convoitise d'une famille affamée de pouvoir, mais également de prestige. L'ASM a été, jusqu'au 14 janvier, présidé par Montassar Meherzi, gendre de l'ancien président. Si les différentes sections bénéficiaient d'une autonomie financière, celle de football dépendait du président du club, actuellement inculpé. Par ailleurs, après l'inculpation de Meherzi, le flou administratif a touché de plein fouet l'ASM. Après avoir constaté une vacance définitive du poste de président, on s'est résigné à un vide temporaire. Dans l'attente que les horizons s'éclaircissent, le premier vice-président, M. Hammouda Louzir, assure l'intérim pendant un mois, bénéficiant du soutien du comité des sages. Au cas où la vacance du poste de président serait toujours de vigueur, M. Louzir devra convoquer une assemblée extraordinaire dans les deux mois qui suivent. Contre mauvaise fortune bon cœur Et pour remettre le train sur les rails, les joueurs ont perçu les salaires du mois de décembre. Toutefois, ils devront faire abstraction sur leurs primes, jusqu'à ce que la crise passe. Malgré cette situation exceptionnellement délicate, tous les joueurs ont retrouvé le chemin des entraînements. «Chacun d'entre nous essaye de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Nous tentons de positiver au maximum. C'est difficile pour le staff technique de travailler convenablement, alors que les joueurs craignent pour leurs émoluments. L'aspect financier était du domaine de président du club et les négociations des joueurs se faisaient avec lui. Jusqu'au là, les salaires ont été honorées. Nous risquons de connaître des difficultés financières vu que même les subventions perçues étaient liées à des entreprises appartenant à la belle famille du président déchu. Aux entraînements, nous essayons de garder notre optimisme. C'est une situation fort délicate que connaît la plupart des clubs tunisiens. Nous essayons de survivre», nous a déclaré Nizar Ghazouani, l'entraîneur adjoint des «Vert et Jaune». Le staff technique marsois axe l'essentiel de son travail sur l'entretien de la condition physique et la conservation des repères tactiques. On parle également avec les joueurs pour qu'ils restent concentrés sur le sujet et soient compréhensifs quant à la difficulté de la situation. Offre pour Tombadou ! Au moment où le club se trouve dans une impasse financière, les responsables marsois semblent avoir eu dans les mains une offre pour Tombadou. Les dirigeants restent discrets et on croit savoir que l'offre en question semble piétiner. Un éventuel transfert de Tombadou sous les couleurs d'un autre club apporterait une bouffée d'oxygène à la caisse de l'ASM. Pour l'instant, rien d'officiel n'a filtré. Une chose est sûre, l'Avenir passe par une crise financière, ce qui n'aide pas à la réalisation de son objectif : assurer le maintien. Pourvu que le bureau directeur et le comité des sages trouvent d'autres sources de financement et que les supporters apportent leur soutien! L'arrêt de la compétition n'aide pas non plus, même si les recettes sont souvent modestes au stade Chtioui. Un vrai casse-tête !