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147 tués et 510 blessés en Tunisie au cours des deux dernières semaines Conférence de presse — Mission d'évaluation de la délégation du Haut commissariat aux droits de l'Homme (Hcdh)
«Ce qui s'est passé à la Kasbah doit faire l'objet d'une enquête, selon Mona Rishmawi, chef de la branche Etat de droit, égalité et non-discrimination» M. Bacre Ndiaye, chef de la délégation du commissariat aux droits de l'Homme a relevé, au cours de cette conférence que les derniers événements qui ont eu lieu en Tunisie pour mettre fin à l'ancien régime ont fait 147 tués et 510 blessés. A la fin de la conférence, M. Bacre a répondu à plusieurs questions ayant trait aux conditions de détention dans les prisons visitées, aux abus commis par l'appareil de sécurité, aux événements récents qui ont eu lieu à la Kasbah ainsi qu'au rôle que le Haut commissariat des droits de l'Homme est appelé à jouer lors des prochaines élections qui se tiendront en Tunisie. A propos des conditions de détention dans les prisons, M. Bacre a observé que des incidents et des accrochages violents ont eu lieu dans les prisons, se soldant par des morts. Par ailleurs, les incendies qui se sont déclarés récemment dans ces établissements pénitentiaires ont provoqué des dégâts dans les chambrées et les réfectoires et ont détruit des stocks de médicaments. Selon les chiffres officiels, a déclaré M. Bacre, 72 prisonniers ont trouvé la mort dans l'ensemble des prisons situées sur tout le territoire. Une enquête doit être diligentée pour déterminer les conditions dans lesquelles vit la population carcérale. Par ailleurs, a souligné le chef de la mission, le Cicr a déjà effectué une visite aux prisons. Ces visites doivent se poursuivre. S'agissant de la question relative aux abus commis par l'appareil de sûreté de l'Etat soulevée par un journaliste, M. Bacre a souligné que certes des violations des droits de l'Homme ont été commises par l'appareil de sûreté, «mais ce n'est pas une raison de mettre toute la police dehors», a relevé M. Bacre, mettant l'accent sur le fait que le système de sûreté de l'Etat joue un rôle crucial dans le maintien de la stabilité et de la sécurité du peuple. Poursuivant sur ce sujet, M. Bacre a expliqué que la police devait s'adapter aux nouveaux changements et assurer le contrôle de la foule «dans le strict respect des exigences d'une société démocratique». En ce qui concerne les derniers évènements survenus, vendredi, place de la Kasbah, le chef de la branche Etat de droit, égalité et non-discrimination, Mona Rishmawi, a indiqué que cette affaire doit faire l'objet d'une enquête pour poursuivre les responsables des agressions perpétrées lors de l'évacuation des manifestants, en tenant compte, à la fois de la dimension humaine et sécuritaire. Interrogé sur la position de la mission du Hcdh à l'égard du gouvernement transitoire, Ndiaye a déclaré: «Nous nous basons sur les actes», faisant référence à l'amnistie nationale, la légalisation de nouveaux partis, le retour des exilés tunisiens à l'étranger et d'une libéralisation de l'action des ONG. Enfin, concernant le sujet des élections démocratiques, le chef de la mission a souligné que le Haut commissariat suivra de près ces dernières, citant en exemple le cas de la Guinée où une équipe est intervenue afin d'encadrer les acteurs de la société civile. «Les élections doivent se dérouler dans le calme et non dans la violence. Par ailleurs, les résultats doivent réellement refléter la volonté populaire», relevant enfin que le rôle des Nations unies au cours de cette phase de transition démocratique est de diffuser le plus largement possible la culture des droits de l'Homme.