* Disposition du HCDH à apporter son soutien à la Tunisie pour la préparation d'élections libres et transparentes * Importance d'une réforme urgente de l'appareil de sécurité * Les droits de l'Homme, élément central du processus de reconstruction en Tunisie TUNIS, 1er fév 2011 (TAP) - La mission d'évaluation du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) a émis un ensemble de recommandations jugées "urgentes" par le directeur de la division du conseil des droits de l'homme et des procédures spéciales et chef de la mission, M. Bacre Ndiaye. S'exprimant, mardi, à Tunis, devant un parterre de la presse nationale et internationale, le chef de la mission d'évaluation du HCDH, a souligné que sa visite en Tunisie a offert l'occasion d'écouter plusieurs acteurs parmi les membres du gouvernement provisoire et les composantes de la société civile et de se rendre dans deux prisons à Bizerte ainsi que dans plusieurs régions du pays. Au sujet du bilan des victimes des derniers évènements en Tunisie, le chef de la mission d'évaluation du HCDH a fait état de 219 morts dont 72 ont péri dans les prisons et de 510 blessés. "Ce bilan n'est pas définitif et risque d'augmenter", a précisé M. Ndiaye. Cette mission d'experts onusiens devra être sanctionnée par l'élaboration d'un rapport comportant des recommandations et observations sur les moyens d' "explorer les avancées en matière des droits de l'Homme en Tunisie" et qui sera soumis au Haut-Commissaire des droits de l'Homme. Parmi ces recommandations, la redéfinition de la relation entre l'Etat et le peuple sur la base de "la souveraineté de la Loi et du respect des droits. Une relation qui placera l'Etat au service de son peuple", a indiqué M. Ndiaye. Il a souligné, également, l'importance d'une réforme urgente de l'appareil de sécurité, qui, selon lui, "doit être au service du peuple et implique la lutte contre l'impunité". M. Ndiaye a fait part de la disposition du HCDH à apporter son soutien à la Tunisie pour la préparation à des élections qui devront se dérouler dans un climat "serein, libre et transparent et exprimer la volonté du peuple". Il s'agit, aussi, a-t-il ajouté, de parer aux inégalités entre les régions, de considérer les droits de l'Homme comme élément central du processus de reconstruction en Tunisie et d'enrichir les fruits de la révolution menée par les jeunes tunisiens et la société civile. Il a, à cet égard, estimé "indispensable d'associer la société civile tunisienne au processus de transition démocratique". Interrogé sur la position de la mission du HCDH à l'égard du gouvernement transitoire, M. Ndiaye a déclaré : "nous jugeons uniquement sur les actes", faisant état, à ce propos, de la légalisation de nouveaux partis, du retour des exilés tunisiens, d'une plus grande liberté d'expression et d'une libéralisation de l'action des ONG". La vigilance du peuple tunisien et de la société civile est cependant nécessaire, a-t-il rétorqué. En ce qui concerne les dernières évènements survenus, vendredi, place de la Kasbah, la chef de la "Branche Etat de Droit, Egalité et Non Discrimination", Mme Mona Rishmawi, a indiqué que cette affaire doit faire l'objet d'une enquête pour poursuivre les responsables des agressions perpétrées lors de l'évacuation des manifestants, en tenant compte, à la fois, de la dimension humaine et sécuritaire.