• Non à l'annulation des vacances! • Les revendications déclarées à l'unanimité seront traitées en priorité. Les autres seront tranchées suite à une consultation élargie C'est une première dans l'histoire du système de l'éducation en Tunisie. M. Taïeb Baccouche, ministre de l'Education au sein du gouvernement provisoire, s'est entretenu, hier, avec environ 70 élèves, représentant tous les gouvernorats, et ce, dans l'optique de prendre connaissance de leurs préoccupations et revendications en vue d'une meilleure gestion du système éducatif. Les élèves ont profité de l'occasion pour attirer l'attention du ministre quant aux défaillances du système tant au niveau des programmes et des mesures à prendre qu'à celui de l'infrastructure. S'agissant tout d'abord des mesures d'urgence, censées être prises suite notamment à l'interruption des cours en raison de l'insécurité engendrée par la révolution populaire, il a été question d'annuler les vacances afin de parvenir à achever le programme scolaire. Les élèves ont fait part de leur attachement à leur droit aux vacances scolaires. Pour ce qui est des programmes, ils ont revendiqué certaines réformes qu'ils jugent nécessaires, à savoir l'allègement quantitatif des programmes, notamment celui de la quatrième année. Certains ont proposé la condensation des cours en une séance unique. En ce qui concerne le baccalauréat, certains ont relevé le problème de l'annulation du Bac sport, sollicitant ainsi la révision de cette mesure. Ils ont mis le doigt sur l'une des formes de corruption qui fausse les scores et porte atteinte au mérite des bons élèves. Il s'agit de la mesure qui consiste à comptabiliser la moyenne annuelle en tant que 25% du résultat du Bac. Selon les élèves, cette décision a ouvert la voie à maints dépassements en faveur de certains et au détriment d'autres. En effet, certains enseignants reçoivent des gratifications afin de gonfler les notes obtenues au cours de l'année de certains élèves. La discrimination entre les sections a également été relevée comme étant un problème qui pèse lourd sur les élèves, notamment ceux inscrits en section sport. Ces derniers sont dépourvus du strict minimum, à savoir les manuels scolaires. Par ailleurs, les élèves ont traité de la relation qu'ils entretiennent avec le cadre administratif, mettant ainsi en exergue les lacunes à compenser en matière de communication. Ils ont revendiqué également le droit de bénéficier d'une infrastructure meilleure, favorable à leur épanouissement intellectuel et social. Ils ont exprimé leur besoin de dialoguer et de s'initier à la vie politique, et ce, à travers l'implantation d'espaces de dialogue mais aussi par le biais d'une contribution légitime dans la gestion de leurs établissements respectifs. Il s'agit, plus clairement, du droit d'élire les chefs de classe, les présidents des conseils, etc. Les élèves ont attiré l'attention du ministre sur la nécessité de créer des espaces de loisirs au sein des établissements scolaires, d'améliorer les équipements et l'accès aux nouvelles technologies, surtout dans les régions. Après avoir prêté une oreille attentive à cet échantillon assez représentatif des élèves tunisiens, le ministre leur a promis d'examiner toutes leurs revendications et leurs propositions. Il leur a assuré que les recommandations déclarées à l'unanimité seront traitées dans un délai très bref. Quant à celles qui constituent un objet de divergence, elles seront évaluées lors d'une consultation élargie, qui impliquera aussi bien les élèves, les enseignants, le cadre administratif que les parents. Une telle consultation permettrait une meilleure analyse de la situation et faciliterait l'adoption des mesures les plus appropriées.