L'émission télévisée « Débat avec les membres du gouvernorat » a organisé hier soir une rencontre avec M. Hatem Ben Salem, ministre de l'Education. Le débat a porté essentiellement sur, la rentrée scolaire 2010-2011 et sur les nouvelles dispositions qui l'ont accompagnée. Mais le ministre a répondu à bien d'autres questions relatives au système éducatif dans son ensemble. Les intervenants représentaient presque toutes les parties concernés par l'enseignement et l'éducation en Tunisie. Le devoir d'évoluer Sur les questions ayant trait à la rentrée scolaire et aux nouvelles mesures décidées, M. Hatem Ben Salem a d'abord précisé que les réformes s'imposent dans tout système éducatif qui ambitionne de se mettre au diapason des progrès technologiques et qui aspire à une meilleure compétitivité à l'échelle internationale. « Nous vivons une véritable révolution numérique et cognitive si bien qu'il ne nous est pas permis de garder la position de l'observateur désengagé face à cette nouvelle réalité ». Le ministre a ensuite rappelé les principes essentiels sur lesquels repose le système éducatif en Tunisie, à savoir la gratuité de l'enseignement, l'instruction obligatoire, l'égalité des chances pour tous les apprenants. Il a par ailleurs mis l'accent sur l'approche méthodologique adoptée par le ministère dans la réforme du système éducatif, approche globale dont l'application qui s'effectue progressivement et par étapes, vise le consensus le plus large autour des mesures décidées après consultation d'un grand nombre d'acteurs. A ce propos, M.Hatem Ben Salem rappelle que le ministère a sondé les avis de près de 60.000 instituteurs avant de prendre les nouvelles décisions. Des mesures et des justifications Au sujet de la cérémonie du salut au drapeau, M. Hatem Ben Salem, a souligné que la nouvelle formule est appliquée dans certains pays parmi les plus développés du monde et qu'elle a plus de chances que l'ancienne cérémonie de renforcer le sentiment national chez l'élève et son enseignant. Pour ce qui est du temps scolaire et des vacances, le ministre de l'Education a de nouveau levé les équivoques sur le calendrier des vacances et affirmé que pour l'année scolaire en cours, on ne prévoit aucun changement dans les dates et les durées des principaux congés scolaires. Il a néanmoins ajouté que le ministère prendra un temps de réflexion pour concevoir un nouveau calendrier qui répartisse plus raisonnablement le temps consacré aux études et la durée des vacances ( sur l'année, et par trimestre). La suppression des semaines bloquées dans les collèges permettra, affirme M. Hatem Ben Salem, de gagner, près de 56 jours de cours, que l'ancienne formule faisait perdre aux élèves et à leurs enseignants. L'épreuve du Bac sport a, quant à elle, été supprimée pour trois raisons, d'après le ministre de l'Education : d'abord elle coûte trop cher à l'Etat ( 3 milliards de nos millimes), ensuite elle n'a pas de véritable incidence sur la moyenne générale du candidat et enfin à cause des comportements excessifs qui accompagnent l'épreuve du bac sport. « Autant dans ce cas, conclut M. Hatem Ben Salem, opter pour la formule du contrôle continu ». Des réalisations et des projets Il a été également question des heures creuses, du temps imparti aux activités artistiques et sportives, de la violence dans les établissements scolaires, des l'enseignement des langues étrangères au primaire, de fournitures scolaires trop coûteuses et des cours particuliers. En répondant aux questions des intervenants, M. Hatem Ben Salem a annoncé la création, cette année, de 50 centres de ressources et d'information susceptibles d'accueillir les élèves pendant les heures creuses. D'autre part, le ministère réfléchit à une formule qui bannisse ce genre de pauses dans les emplois du temps des élèves. Quant à construire des salles de permanence dans les 1500 établissements du pays, c'est une option à écarter en raison de son coût trop élevé. Au sujet de la violence, il faudrait, précise le ministre, que toutes les parties concernées par l'éducation (parents d'élèves, enseignants association, ministère, ONG, etc…) contribuent à lutter efficacement contre ce fléau. Pour ce qui est du coût des manuels scolaires, M. Hatem Ben Salem a rappelé que le ministère n'a décidé aucune augmentation, dans les prix pratiqués depuis l'année dernière. Côté volume, ces manuels ne pèsent pas lourd pour leur jeune porteur (au primaire 300 grammes au maximum pour chaque livre et 1 kilo 200 grammes pour la totalité des manuels utilisés. Badreddine BEN HENDA ----------------------- « Nous avons de bons rapports avec les syndicats de l'enseignement » Répondant à une question sur la relation de son ministère avec les syndicats des enseignants, M. Hatem Ben Salem a affirmé que le contact est permanent avec tous les syndicats de l'enseignement (au nombre de 7), et que les rencontres fréquentes avec ces structures se déroulent dans une ambiance de dialogue franc et transparent. « Nous sommes à l'écoute de toutes les revendications raisonnables » conclut le ministre de l'Enseignement.
Le ministère de l'Education et les élèves handicapés C'est une femme médecin, mère d'handicapé, qui s'est enquise des mesures prises en faveur des élèves aux besoins spécifiques. Pour lui répondre, M. Hatem Ben Salem a d'abord souligné l'évolution enregistrée dans le nombre des écoles intégrées : de 111 en 2004, on est passé à 336 en 2010. Plus de 1500 élèves vivent et étudient dans ces écoles. Mais la prise en charge de ces handicapés nécessite, selon le ministre, la participation des organisations et des associations publiques et privées dont les propositions sont les bienvenues si elles améliorent effectivement la condition des élèves handicapés et leur ouvrent de meilleures perspectives.
L'entretien et la maintenance dans les établissements scolaires Le ministre a reconnu qu'en raison de l'intérêt porté par l'Etat à la construction de nouveaux établissements, certains autres ont été relativement négligés. Mais, il a été décidé de multiplier par 5 le budget alloué à l'entretien et à la maintenance dans les institutions éducatives du primaire et du secondaire. Il faudrait par ailleurs poursuivre la construction de 365 km de clôtures (60 kilomètres ont été déjà achevés pour un coût de 5 milliards).
28.000 nouveaux computers, mais la connexion n'est pas totale Le ministère a, cette année, acquis 28.000 nouveaux ordinateurs mais, reconnaît M. Hatem Ben Salem, la connexion au réseau Internet n'est qu'à hauteur de 60% pour le moment. Ce problème ne se pose pas uniquement dans les zones reculées, de la campagne, mais également dans les agglomérations urbaines.