Les caravanes de solidarité n'arrêtent pas de se diriger vers Ras Jedir au poste frontière avec la Libye. Et là, ce sont de véritables actions engagées d'une façon spontanée. Après celles parties de Bizerte à destination de Ben Guerdane et Aïn Draham le week-end passé, les habitants de Ras Djebel se sont organisés dimanche dernier pour le départ à Ras Jedir afin d'apporter leur aide au flux incessant des «populations» venant du pays voisin. Partis à 22h00 lundi 28 février, les participants, près de cent-vingt personnes à bord de quarante et un véhicules, ont atteint leur destination à 10h00, le lendemain mardi 1er mars, selon un volontaire accompagnant la caravane. Des couvertures, des produits alimentaires, des médicaments pour bébés, ainsi que la somme de 20 mille dinars seront distribués sur place. Chapeau pour tous! Protéger le «saut qualitatif» L'apprentissage de la démocratie est un long fleuve pas tranquille… Après les manifestations, voilà le sit-in à Bizerte. Cette façon pacifique de contester la légitimité du pouvoir en place a élu domicile au jardin «Bent Elraï», en face de la municipalité. Et ce sont les comités populaires qui ont défendu leurs quartiers au lendemain du départ de la révolution en coopération avec le front du 14 janvier 2011 à dominante politique qui ont pris l'initiative de l'action en cours. Le but étant bien évidemment la protection de ce «saut qualitatif» réalisé par le peuple dans l'histoire de notre pays. Cette manifestation est un soutien à celles qui ont lieu actuellement à Tunis, à La Kasbah, à Sfax… «Nous sommes solidaires de l'action entreprise au niveau national», nous dit un membre de l'organisation à Bizerte, invitant par là même tous les citoyens à participer au mouvement. Les revendications n'ont pas changé. Il s'agit de dissoudre la Chambre des Députés et celle des Conseillers, outre la création d'une assemblée constituante, la révision de la constitution. Des débats constructifs sont menés en permanence, éclairant la lanterne du peuple. Politique, démocratie, liberté et justice sont des notions nouvelles pour les Tunisiens. Les symboles de corruption et la police politique n'ont plus lieu d'être.