Dans sa stratégie industrielle à l'horizon 2016, la Tunisie ambitionne de doubler ses exportations et de renforcer sa position en tant que plateforme industrielle de choix dans la région euroméditerranéenne . Pour atteindre ces objectifs, plusieurs actions relatives à l'amélioration de la qualité et au renforcement de la productivité s'imposent. C'est à ce propos qu'on parle de plus en plus d'innovation et de haute valeur ajoutée qui constituent désormais des éléments essentiels pour améliorer la compétitivité de l'entreprise et lui permettre de répondre aux défis qui se posent à l'échelle internationale. Cette même problématique était au centre du débat du workshop organisé récemment par le Cetime, le Cepex, le club des exportateurs de Tunisie et la société ICI de services et placé autour du thème: «Système d'information orienté métier, moteur de la productivité des entreprises». M. Sadok Ben Jomaâ, président du Conseil consultatif national de la recherche scientifique et de la technologie, a signalé à cette occasion que la Tunisie ambitionne pour la période future de réaliser une moyenne de croissance supérieure à 6%. Pour réaliser cet objectif, estime-t-il, «il serait primordial de gagner le pari de la productivité». A ce propos, il souligne qu'il «est essentiel d'améliorer la contribution de la productivité dans la croissance pour atteindre au moins 50% tout au long des dix prochaines années, contre 43% actuellement». La consultation nationale engagée autour de la productivité démontre l'intérêt qu'accorde la Tunisie à ce volet. Cette consultation a permis d'analyser les facteurs responsables de certaines faiblesses relevées à ce niveau. En marge de cette consultation, 27 réunions ont eu lieu avec des petites et moyennes entreprises qui opèrent dans les secteurs de l'industrie, du tourisme, de la communication et de l'informatique. Le dialogue soulevé autour de la productivité a permis de sensibiliser les parties concernées quant à l'importance de renforcer la productivité et le niveau de compétitivité. Les recommandations émises suite à cette consultation ont porté surtout sur la nécessité de diffuser la culture de la productivité et de renforcer le rôle des entreprises dans ce sens. L'optimisation du rôle joué par le facteur humain est un autre point essentiel qui ressort de la consultation nationale sur la productivité. Autres recommandations: l'amélioration de la gouvernance des entreprises, l'incitation à l'investissement immatériel et l'adoption de méthodes nouvelles de gestion et de comptabilité analytique. Améliorer la qualité des services M. Férid Herelli, directeur général du Cetime, a présenté les principaux axes de la stratégie industrielle tunisienne et les orientations stratégiques du secteur des IME. Il a relevé ainsi que «profitant d'une proximité géographique et culturelle et de capacités logistiques en constante modernisation , la Tunisie a su développer, en partenariat avec l'Europe, une plateforme industrielle et de services de plus en plus tournée vers l'export», a-t-il précisé à ce propos En parallèle, les participants ont appelé à la nécessité de multiplier les facteurs de compétitivité. Il s'agit surtout de l'innovation, de la qualité des produits, et des capacités logistiques. Il est vrai, en effet, que pour soulever les défis futurs, l'industrie tunisienne serait, ainsi, appelée à s'aligner aux standards internationaux en développant la recherche- développement et les créneaux à forte valeur ajoutée. Ainsi la mise en place d'un SI-Gpao (Système d'information-Gestion de production assistée par ordinateur) aurait, selon Mme Lobna Jeribi, experte en systèmes d'information, «un impact certain sur la planification, le suivi de la production, la gestion des achats, l'optimisation des stocks, la gestion commerciale et le suivi des affaires». L'installation d'un tel système permet en effet «d'assurer une meilleure planification du travail à travers notamment une meilleure préparation de la fabrication, et l'organisation de l'exécution par ordre de production». Ce système permet en outre d'assurer le suivi de la production à travers le suivi de la main-d'œuvre dans les ateliers et le suivi des quantités fabriquées. Il est aussi un moyen efficace pour planifier les besoins de l'entreprise et gérer les approvisionnement et les alertes. Un SI-Gpao a, par ailleurs, un impact analytique considérable sur l'entreprise, car il permet de procéder à une analyse économique des affaires. Il est question surtout de l'analyse du portefeuille de devis, l'analyse des ventes pluriannuelles ou encore l'analyse des achats par fournisseur, par famille d'articles, et par article. Trois ateliers de travails ont été tenus en marge de ce workshop, ils se sont respectivement consacrés aux volets industrie PME-PMI, maintenance et services-grands comptes. Chacun de ces ateliers a, enfin , établi un ensemble de recommandations. L'atelier industrie PME-PMI a permis d'identifier la gestion de la production comme levier majeur pour hisser la productivité des PME et PMI industrielles. Pour réussir la gestion de la production, on devrait mettre en place un système de management des ressources de production, système qui permettra de segmenter les centres de production, de créer un référentiel unique et de définir des méthodes de calcul analytique. Outre la mise en place d'un tel système, il serait également important d'assurer l'audit des processus, de définir les indicateurs de performances et de mettre en place enfin un système de management de la qualité. Ce système permettra de maîtriser et d'optimiser la qualité des services rendus, de maîtriser le métier par l'intégrateur, de proposer des outils orientés métiers.