Les cadres et agents de l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) ont rendu public, hier, une pétition, signée par 26 de ses membres, dans laquelle ils dénoncent l'exclusion et la marginalisation de leur organisation, après la révolution du 14 janvier 2011. Ils se sont, d'autre part, étonnés de ce qui a été diffusé par les chaînes de télévision concernant "la nécessité de suspendre toutes les activités des structures dirigeantes de l'Unft et de geler tous ses avoirs, en attendant de rendre des comptes devant la justice". Ils indiquent que cette mesure est de nature "à sous-entendre que le sort des 300 travailleurs de l'Organisation et de leurs familles reste incertain". Les signataires de la pétition ont souligné que cette déclaration est en contradiction avec les principes de la démocratie et de la transparence de la Révolution de la liberté et de la dignité. Ils insistent, à cet effet, sur "la nécessité de rétablir la dignité de l'Union et de sa renommée en tant que premier représentant de la femme tunisienne, afin qu'elle soit un outil pour la défense de sa situation et de ses intérêts dans la société, et la consolidation de ses droits en tant que citoyenne". Ils annoncent, à ce propos, qu'elles accueillent favorablement toutes les initiatives visant à "rompre avec le régime précédent, à condition que les droits acquis des cadres et travailleurs de l'Unft ne soient pas touchés". Sur un autre plan, le personnel de l'organisation féminine n'exclue nullement, dans sa pétition, la situation de l'Union, au cours du régime du président déchu, rappelant, dans ce sens, qu'il était devenu "un organisme manipulé par le parti au pouvoir et les autorités, ainsi qu'une structure de propagande au service du régime".