TUNIS, 14 mars 2011 (TAP) - Les difficultés que rencontrait la femme intellectuelle, qu'elle soit journaliste, écrivain ou chercheuse, lors de l'accomplissement de son travail, sous l'ancien régime, en termes de répression et de censure, et les mécanismes permettant de les éviter dans l'avenir ont été au centre du débat organisé, lundi, au siège du ministère des Affaires de la femme. Les participantes à ce débat ont fait remarquer que l'instauration de la société démocratique souhaitée, au cours de cette étape historique que traverse la Tunisie, exige d'exposer la question de la femme en tant qu'un des piliers du nouveau modèle culturel et social. Elles ont souligné la nécessité d'organiser le mouvement féminin, au cours de la prochaine étape, "loin de toute forme de tutelle et dans l'interaction entre toutes les institutions démocratiques". Elles ont insisté sur l'impératif d'instaurer de nouveaux cadres pour la femme créatrice et d'ôter tous les obstacles devant la pensée libre, dans le cadre d'un large réseau public qui soit à l'écoute des préoccupations et des revendications de la femme, aux niveaux économique, politique, social et culturel. Des participantes ont, par ailleurs, évoqué la nécessité de mettre en place un nouveau pacte civil citoyen de la femme comprenant un ensemble de principes, notamment, ceux de l'égalité totale avec l'homme, de la protection morale et matérielle de la femme, ainsi que la lutte contre toute forme de violence envers elle, la garantie de ses droits au travail et à l'égalité dans les salaires, avec l'homme, et ce en vue de l'édification d'un véritable société démocratique. D'autre part, les participantes ont dénoncé l'action de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), cette organisation qui, selon elles, "représentait durant le précédent régime un outil entre les mains du parti au pouvoir et de l'autorité, ainsi qu'un moyen de propagande au service du régime dictatorial de Ben Ali". Elles ont, dans ce sens, insisté sur la nécessité de suspendre toutes les activités des structures dirigeantes de cette organisation et de geler ses avoirs, en attendant qu'elles rendent des comptes à la justice, tout en veillant "à récupérer cette organisation afin qu'elle soit un outil pour la défense de la place de la femme dans la société et la consolidation de ses droits de citoyenne". Dans une allocution prononcé à cette occasion, la ministre des Affaires de la femme, Mme Lilia Laabidi a évoqué la rupture totale du ministère avec les associations et les organisation féminines qui "n'ont pas veillé, au cours de la période du régime précédent, à servir les intérêts de la femme en Tunisie, mais qui ont oeuvré au service d'individus". Elle a indiqué que les propositions et les recommandations issues de cette réunion seront présentées au gouvernement provisoire, afin d'examiner les moyens de les exploiter.