Le Théâtre municipal de Tunis a accueilli, vendredi dernier, un public nombreux venu découvrir la pièce théâtrale Intox, du genre one man show, jouée par l'artiste Atef Ben Hassine. Avec un quart d'heure de retard, soit à 19h15, l'acteur fait son entrée sur scène dans une ambiance chaotique, caractérisée par un vacarme, un brouhaha et des voix résonnantes qui envahissent la salle. Vivement applaudi par les présents, Ben Hassine entame une critique acerbe de certains comportements sociaux corrompus. En parfaite symbiose avec les événements Dans un discours satirique, l'acteur a tourné en dérision certaines figures emblématiques de l'ancien régime déchu, mettant en relief leurs défauts et leurs travers. Ce faisant, il a trouvé les tournures idoines pour aborder et décrire les aspects de la vie quotidienne des Tunisiens, aussi bien avant qu'après la révolution. Ainsi, et en plus du thème de la corruption, il a traité de la subornation, de l'affairisme et des couleuvres que le régime Ben Ali nous faisait avaler, pour couvrir la vision floue et inquiétante qu'il avait du futur du pays. Incarnant plusieurs personnages à la fois, cultivant autant l'allusion que le message direct, l'acteur s'est baladé à travers toutes les catégories sociales, narguant ceux-ci et ceux-là et pointant du doigt et de la langue toutes sortes de problèmes, dont les vicissitudes du système éducatif… Intox se lit ainsi comme une réflexion et une méditation sur la révolution, s'ouvrant sur l'aspiration vers un avenir meilleur. Séquences vidéo La pièce a pu échapper au moule du théâtre classique, par la projection de séquences vidéo à caractère documentaire, où le côté ironique prenait là aussi le dessus. Seulement, nous remarquerons pour les auteurs (le même Ben Hassine et Fouad Litayem), ainsi qu'au metteur en scène (Moëz Kdiri) que se libérer du carcan de la langue de bois ne veut pas dire être grossier. Certains termes, allusions et épellations, étaient crus et franchement déplacés. Ce travail aurait pu s'en passer. Il serait sûrement meilleur s'il en était épuré.