L'Union européenne croit en la capacité des dirigeants tunisiens d'opérer un changement économique radical après la révolution en se basant sur une gestion rationnelle et transparente des fonds pour la création d'entreprises et le renforcement de l'économie nationale. Pour traduire cet intérêt pour le changement en Tunisie, un financement de 1,87 milliard d'euros (soit plus de 3,6 milliards de dinars) est mis à la disposition des autorités tunisiennes par la Banque européenne d'investissement (BEI) qui a toujours contribué, il est vrai, au financement de plusieurs projets tunisiens dans des secteurs différents avant même la révolution. Ce financement intervient, bien sûr, après une évaluation des besoins prioritaires de notre pays La volonté de la BET d'accompagner la transition démocratique en Tunisie est claire. Et le volet politique ne peut en aucun cas être dissocié du volet économique. La stabilité politique a besoin d'une économie solide basée sur la transparence et la bonne gouvernance. Les priorités identifiées concernent notamment l'accélération des décaissements des fonds, 1 milliard d'euros (environ 2 milliards de dinars) déjà alloués en 2009 et 2010 aux projets publics dans les secteurs de l'assainissement, de l'énergie et des infrastructures routières. Ce sont des projets qui contribuent, d'une part, à améliorer la qualité de la vie des citoyens et à assurer la consolidation de l'infrastructure pour une meilleure dynamique économique. Par ailleurs, un accompagnement profitera aux promoteurs pour la création et le développement de petites et moyennes entreprises (PME). On retient ainsi qu' une enveloppe de 500 millions de dinars sera allouée sous forme de lignes de crédit de la BEI aux banques et sociétés de leasing tunisiennes. Le choix porté sur la création et le développement des PME est capital car il est question de participer à absorber les jeunes diplômés en chômage en leur permettant de créer leurs propres projets. Mieux encore, le souci est d'assurer la réussite du lancement du projet et de garantir sa pérennité. L'accompagnement des promoteurs sera très utile pour le lancement réussi des projets. Réussite du lancement des projets La BEI va mobiliser aussi une enveloppe de 140 millions d'euros (soit l'équivalent de 270 millions de dinars) pour la construction de la nouvelle usine de Mdhila du Groupe chimique tunisien (GCT). Il s'agit, en fait, de consolider la position de ce groupe (qui fait travailler plusieurs employés spécialisés) et de lui permettre d'accroître les ventes à l'extérieur. La commission européenne devra donner son approbation au préalable avant de débloquer le financement. Une autre enveloppe de 160 millions d'euros (310 millions de dinars) devrait servir à la concrétisation d'un programme d'envergure pour la modernisation de l'infrastructure routière qui est prioritaire. Les régions ciblées sont celles de l'intérieur du pays. Et pour cause : certaines routes sont non aménagées, ce qui rend la circulation difficile, voire impossible surtout pendant les périodes pluvieuses. D'où la nécessité d'aménager ces routes afin de rendre le transport des marchandises et des personnes plus aisé. La même banque compte financer avec une enveloppe de 310 millions d'euros ( soit plus de 600 millions de dinars), un bon nombre de projets qui ont un impact sur la qualité de la vie des citoyens et sur l'économie. Il s'agit, par exemple, d'introduire des commodité dans les zones défavorisées qui profiteront des équipements des collectivités locales. En plus du soutien aux PME, les projets intéresseront une utilisation plus étendue du gaz comme énergie propre et disponible. A noter que les priorités ont été identifiées en concertation avec les autorités tunisiennes, ce qui est tout à fait normal. On a tenu à ce que ces priorités tiennent compte des projets créateurs des postes d'emploi et l'amélioration de la qualité de la vie des citoyens y compris dans les zones défavorisées. . La Banque est prête à financer d'autres projets en fonction des besoins, exprimant ainsi sa totale confiance en la Tunisie d'après la révolution. Le financement dans les secteurs de la santé, de l'éducation ou de la formation professionnelle est possible.