Mots d'ordre: convivialité, fraîcheur et rock and roll dans cette 8e édition du Festival méditerranéen de la guitare qui se poursuit jusqu'à ce soir, avec, comme clôture de cette semaine, la montée sur scène des groupes, tant attendus, Amaranthe et surtout Symphony X. En attendant, nos jeunes talents tunisiens et autres invités étrangers continuent de défiler. La soirée de jeudi dernier vient d'ailleurs clôturer la partie allouée au centre culturel d'El Menzah VI. Une soirée Made in Tunisia avec au programme, quatre groupes: Slim Ben Ammar, Chased, Infinity et Deadmoon. Arrivés sur les lieux, nous nous permettons un petit passage par les loges. Mais auparavant, nous faisons une rencontre bien fortuite, celle d'un jeune Bengalais venu de l'autre bout de la terre pour applaudir son groupe préféré Symphony X. Connu par l'équipe organisatrice, le jeune garçon ne manque pas d'attirer la curiosité, la sympathie, mais aussi le respect des fans du groupe et les mordus du metal en général... Le coup d'envoi a été donné par le jeune Slim Ben Ammar (chant et guitare) et son groupe. Un bien sympathique garçon qui a de l'énergie et de la voix. Accompagné par Tarak Haddedi (guitare), Slim Basti (basse) et Sofiene Werchefani (percussion), il a réchauffé les cœurs et les esprits avec des reprises rythmées de chansons, telles que la fameuse Clandestino de Manu Chao, English in New York de Sting, Redemption song de Bob Marley et pour finir (en beauté) avec un morceau de l'authentique Tiken Jah Falkoly On a partagé le monde. Le jeune garçon a l'écoute "intelligente" et sait occuper la scène et séduire le public. C'est qu'il a un timbre de voix exceptionnel, délicatement grave, un charisme et une présence que ses 20 ans ne font que prononcer. La suite du programme est pour le moins...différente. Le son vire au death metal, au heavy, au dépressif et au corps avec, en premier, le groupe Chased constitué des 5 jeunes musiciens: Wael El Aouini (guitare), Slim (2e guitare), Anouar Raouiafi (batterie), Issam (basse) et Seif Khalfaoui (vocal), tous autodidactes. Leur travail en groupe a commencé depuis 2005. Ils se sont séparés une année après. Chacun en a profité pour améliorer son jeu et s'exercer en solo. "Les retrouvailles ont eu lieu, il y a un an", nous confie Wael. Et le résultat est pour le moins satisfaisant. Avec l'adhésion du public. Il est clair que durant ces années de pratique, ces jeunes musiciens ont gagné en maturité, gagnant plus de caractère dans leur jeu. Et même les quelques maladresses, auxquelles l'on a eu droit, n'ont pas altéré leur prestation. La scène fut ensuite cédée, successivement, aux groupes Infinity et Deadmoon. Jihed Khmiri (vocal), Anouar Saddeoui (guitare), Ayman Werfeli (clavier), Hamda Saadeni (basse) et Jesser El Atyaoui (batterie) du groupe Infinity ont continué dans la même veine que le groupe précédant avec du death metal , pour ensuite laisser la place aux Nabeuliens de Deadmoon (enfin, car on désespérait de voir d'autres régions représentées dans le festival, comme mentionné lors des conférences de presse du festival). Le groupe est constitué du guitariste et chanteur Zaher Ben Abdallah, Yassine Daïmech (batterie), Hamdi Hmila (guitare solo et chant) et le bassiste Mohamed Taoufik El Fekhi, dont les influences musicales vont du metal classique au heavy. Les morceaux joués lors de cette soirée sont de nouvelles compositions du groupe qui nous a offert, entre autres, une chanson dédiée à la révolution. Ces jeunes talents comptent énormément sur les opportunités que peut leur offrir ce genre de festival (qui est, rappelons-le, l'unique en son genre, consacré à une part occultée de la musique). Ils espèrent pouvoir enregistrer une démo( comme on le leur a promis) et qui sait, peut-être, être repérés par un producteur et pouvoir signer, à l'instar du groupe Mirath, avec un label étranger. Souhaitons-leur bonne continuation.