• Une enveloppe de 80 millions d'euros pour lutter contre la migration clandestine Au terme de leur rencontre avec le Premier ministre du gouvernement provisoire, avec les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Affaires sociales, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, accompagné de son collègue de l'Intérieur Roberto Maroni, ont donné, hier, conjointement une conférence de presse tenue au salon d'honneur de l'aéroport international de Tunis-Carthage devant les représentants des médias locaux et étrangers. Des lignes de crédits supplémentaires d'un montant de 150 millions d'euros Le chef de la diplomatie italienne a fait part de la volonté de son pays de renforcer la coopération avec la Tunisie, «pas uniquement au niveau sécuritaire, mais également dans le domaine social, et ce, à travers des projets ciblés pour relancer l'économie tunisienne» et surtout au profit des régions les plus défavorisées. «Des lignes de crédits supplémentaires d'un montant de 150 millions d'euros seront versées par le gouvernement italien pour aider à la relance de l'économie tunisienne, en particulier dans les régions intérieures, par le renforcement de la création des petites et moyennes entreprises (PME). Je rappelle que des projets de coopération bilatérale sont en cours moyennant des investissements de 100 millions d'euros... Nous avons aussi mobilisé les régions italiennes pour des projets de jumelage avec les régions tunisiennes dans le but de soutenir le développement en Tunisie», a-t-il ajouté. Outre les PME, toujours selon M. Frattini, cette coopération concernera la formation professionnelle, la lutte contre la pollution marine, l'amélioration de l'activité de la pêche et aider le secteur du tourisme tunisien à retrouver son élan : «Une série de campagnes de promotion de la destination Tunisie sera lancée à partir du mois d'avril en Italie. On a aussi établi des contacts avec les tour-opérateurs italiens et l'Association italienne des promoteurs de tourisme pour encourager les touristes italiens potentiels à revenir en Tunisie, a-t-il affirmé. «L'Union européenne n'a pas été capable de montrer un intérêt concret à la Tunisie en cette conjoncture particulière. L'Italie, deuxième partenaire économique de la Tunisie et qui soutient la révolution tunisienne, l'a fait», a-t-il renchéri. M. Frattini a affirmé aussi l'intention de l'Italie de développer la coopération bilatérale en matière de migration. Il s'agit de favoriser la réintégration sociale des émigrés tunisiens afin d'éviter que «le fléau de l'émigration clandestine vers l'Italie ne se poursuive». Il a ajouté : «Le gouvernement italien a accordé à la Tunisie un financement de 80 millions d'euros pour lutter contre la migration clandestine». Cette somme est destinée à acquérir des équipements nécessaires pour arrêter l'afflux de migrants et fournir une formation aux gardes-côtes, a précisé M. Frattini. «Nous sommes prêts à aider les migrants tunisiens à un retour volontaire à leur pays», a ajouté le ministre italien, soulignant la nécessité de «mettre fin au trafic du transfert humain». En outre,le ministre italien a déclaré aussi avoir reçu du gouvernement tunisien des garanties sur la lutte contre la migration clandestine, affirmant que son entretien avec les membres du gouvernement provisoire ont donné un accord de principe sur une meilleure gestion des flux migratoires dans le respect de la dignité humaine. De son côté, le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, a rappelé que quelque 15.700 migrants tunisiens sont arrivés en Italie, en débarquant essentiellement sur la petite île de Lampedusa, au sud de la Sicile. L'île abrite actuellement, dans des conditions plus que précaires, quelque 6.000 immigrés, dont 2.200 dans un centre d'accueil pour clandestins prévu pour accueillir 850 personnes. Crise libyenne: «L'Otan prendra le commandement de l'opération dimanche ou lundi» Concernant la crise libyenne, l'Alliance atlantique prendra le commandement des opérations militaires en Libye dans deux ou trois jours. «L'Otan prendra le commandement de l'opération dimanche ou lundi», a déclaré M.Frattini. Notons que les 28 Etats membres sont convenus avant-hier de faire respecter une zone d'exclusion aérienne en Libye pour protéger les civils face aux forces de Mouammar Kadhafi, mais ils ne se sont pas entendus pour prendre le commandement de l'ensemble des opérations militaires. En guise de conclusion, on ne peut pas faire l'omerta devant le manque de professionnalisme de la part des organisateurs de cette conférence, surtout en l'absence d'un traducteur ou de casques pour traduire l'intervention de Roberto Maroni. Et vers la fin et pour une première inédite, dans une même salle, les journalistes tunisiens ont assisté à une conférence 2 en 1: une pilotée par le ministre des Affaires étrangères et une autre au bout de la salle animée par le ministre de l'Intérieur italien et consacrée à la presse italienne et internationale. Comme s'il fallait au journaliste tunisien de se couper en deux pour bien mener son travail.