Match amical ? Soit. Mais est-ce une raison pour le prendre et le jouer avec autant de légèreté. Pour ne pas dire plus. Nous n'avons pas du tout apprécié. Et cela s'adresse aux joueurs ! Seeb Stadium à Mascate. Oman bat Tunisie 2-1 (mi-temps 1-0 pour Oman). Public très nombreux. Arbitrage du Saoudien Khalil Jalel. Buts marqués pour Oman par Ahmed Kanou (11' et 84' sur penalties) et pour la Tunisie par S. Allagui à la 64'. Tunisie : Jéridi, Hammami, Hosni, Bjaoui (Jmel) Hagui, Korbi, Traoui, Ben Khalfallah (Darragi), Chédly (Jomaâ), Chermiti (Chehoudi), Allagui. Vous savez quelle est la différence entre une grande équipe et une autre qui l'est moins ? Plus encore : vous savez quelle est la différence entre un grand joueur et un autre qui l'est — beaucoup — moins ? Simple mais pas simplet : une grande équipe (et c'est valable aussi pour les grands joueurs), c'est une équipe qui, quand elle affronte une formation moins redoutable, joue de la même manière que si elle avait affaire à une grande équipe. Le résultat final est d'ailleurs toujours significatif de la différence de classe entre les deux adversaires. Tout ceci pour dire que l'équipe de Tunisie n'a jamais été à l'aise face à une équipe qui lui est inférieure. Pas tant pour l'opposition de l'adversaire, mais surtout par cet incorrigible défaut de nos joueurs qui prennent rencontre et adversaires par-dessus le pied et qui font montre d'une «prétention» franchement déplacée. Là aussi, le résultat est souvent surprenant et décevant. En tout cas, nous avons pris l'habitude d'observer ce comportement parfaitement injustifiable face aux formations du Golfe et nous l'avons souvent payé cher. Comme hier à Mascate contre Oman. Nous allons même un peu plus loin : une bonne partie de nos malheurs ces derniers temps dans les éliminatoires de la Coupe du monde et de la CAN sont dus à ce «complexe de supériorité» que nous nourrissons vis-à-vis des formations africaines mineures. Mais pour revenir à cette rencontre face aux Omanais à Mascate, nous ajouterons tout de même un petit élément qui vous aidera à comprendre la défaite. Nos internationaux ont horreur des matches amicaux. Sauf quand l'adversaire est prestigieux. Là, tout le monde veut se mettre en valeur. Par contre, si l'adversaire est mineur, le match devient simple formalité qu'il faut remplir au plus vite et n'importe comment. On n'a pas vu la différence Excusez la longue introduction mais il s'agit là d'une des clés importantes dans ce match face à Oman. La deuxième clé est aussi importante car elle vient trancher un débat houleux qui se poursuit depuis le début de l'ère du non-regretté Roger Lemerre. Tunisiens de l'étranger ou locaux ? Jusqu'à il n'y a pas longtemps, ce sont les premiers qui ont eu le dessus. Ces derniers temps, en revanche, la tendance est en train d'être inversée à la vitesse grand V. Loin de nous l'intention d'opposer des Tunisiens entre eux mais, après le CHAN, ce sont les premiers qui doivent apprendre des seconds. Ben Khalfallah, Hagui, Jomaâ, Chermiti et Allagui n'ont pas apporté le «plus» escompté à Mascate et nous nous sommes même retrouvés à regretter la bande du CHAN. Nous espérons que le message a été reçu par tous. Et comme il faut bien parler du match, allons-y. Pas beau à voir même si l'adversaire a été ravi par sa victoire. Des lignes tunisiennes trop loin l'une de l'autre; absence d'équilibre avec une partie gauche très fournie et une autre droite bien pauvre; un 3-5-2 très approximatif et une absence presque totale de créativité et de soutien aux attaquants qui ont contraint ces derniers à tomber régulièrement dans le piège du hors jeu. Pas d'équipe quoi, pas de collectif, pas d'envie et pas de conviction à l'arrivée. Sami Trabelsi fait son expérience. Il en sait beaucoup plus sur son équipe et certains de ses joueurs au coup de sifflet final de ce transparent Oman-Tunisie.