Un public assez large, composé essentiellement de jeunes, était au rendez-vous samedi dernier, au centre culturel italien, à l'occasion du vernissage de l'exposition intitulée «La rive sud de la Méditerranée dans le mélodrame» et dont l'objectif principal est de célébrer la révolution tunisienne qui a coïncidé avec le 150e anniversaire de l'union de l'Italie. Cette exposition, qui s'étalera jusqu'au 20 avril, présente des esquisses et des costumes du Teatro dell'Opera di Roma. En effet, 150 croquis et figurines, ainsi que 15 costumes qui appartiennent à la collection iconographique et costumière des archives du Teatro dell'Opera di Roma, étaient présentés au public. Ils ont servi à des chefs-d'œuvre, comme «Aida», «Nabucco», «Mosé», «Semiramide», «Didone e Enea», eux-mêmes inspirés par des pays de la zone méridionale et orientale méditerranéenne et réalisés par Nicolas Benois, en 1938, le scénocompositeur du mélodrame, ce genre musical, inventé par les Italiens. L'exposition s'illustre par des approches différentes pour une même œuvre. Le scénographe Georg Wakhevitch a, par exemple, élaboré, en 1966, pour le Teatro dell'Opera di Rome une «Aida», où il évoque les fastes de la civilisation égyptienne, et ce, à travers des croquis richement relevés par des contrastes, ainsi que des figurines caractérisées par une clarté saillante. L'artiste Piero Zuffi, par contre, donne de son «Aida» et de son «Nabucco», réalisés en 1957, une vision moins naturaliste et plus riche en géométrie. A travers la scénographie et les costumes, chaque artiste a proposé sa propre vision d'un monde si lointain. Des thématiques, comme l'histoire, la religion, l'exotisme et le folklore, ont été évoquées à travers ces croquis, donnant ainsi une idée sur ce que furent des cités méditerranéennes, telles que Carthage, Alger... Renato Guttuso intèrprète avec finesse et à sa manière l'un des chefs-d'œuvre musicaux de Nino Rota, «Aladino e la lampada magica» (Aladin et la lampe magique), qui représente la quintessence de l'imaginaire fabuleux moyen oriental que représentent si bien «Les mille et Une Nuits». Ces créations proposées peuvent être considérées comme un témoignage du contexte culturel d'inter-échange de l'époque et une représentation du patrimoine artistique et figuratif que le mélodrame italien a produit au fil des siècles.