L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication a organisé, hier, un atelier de travail sur la réforme de l'audiovisuel. Une rencontre de deux jours marquée par la participation d'une délégation d'experts étrangers qui se pencheront sur l'état de la liberté d'expression en Tunisie. Des représentants de la presse écrite et audiovisuelle nationale participent, également, à cet atelier de travail consacré, en partie, aux expériences européennes en matière de liberté d'expression dans l'audiovisuel et aux normes internationales en vigueur. La rencontre doit permettre, aussi, d'analyser comment les changements opérés après la Révolution du 14 janvier 2011 ont été vécus par les radios et les télévisions tunisiennes et quel rôle pour l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication dans le développement du paysage médiatique. Son président, M. Kamel Laâbidi, a souligné l'importance qu'il y a de tirer profit des expériences d'autres pays ayant connu le même tournant politique. Il a appelé à la conjugaison des efforts de tous pour consacrer les fondements d'une presse libre et fournir au citoyen un produit proche de ses attentes, à travers la conception d'un nouveau cadre législatif et le développement des établissements de presse. Dans son intervention sur les garanties constitutionnelles et juridiques de la liberté d'expression dans les médias, l'avocat Me Mohamed Abbou, a insisté sur l'impératif de mettre en place un cadre juridique adapté à la révolution et aux changements que connaît la société tunisienne. La liberté de presse étant un baromètre des autres libertés, a-t-il noté. Les participants ont été unanimes à souligner la nécessité de trouver des garanties juridiques et constitutionnelles pour protéger la liberté d'expression dans les médias contre tous les abus. Plusieurs interrogations ont été adressées aux membres de l'instance : les mécanismes de suivi et d'évaluation de l'information dans la presse écrite et audiovisuelle et la nature du rôle de l'instance et ses méthodes de travail. Certains intervenants ont mis en évidence les difficultés rencontrées lors de l'exercice du métier de reporter. Ils ont appelé à la suppression de toutes les formes de contrôle, à travers la réforme du code de la presse, dans le cadre d'une vision libérale qui consacre la liberté d'expression et d'opinion et annule les sanctions pénales contre les journalistes. Ils ont suggéré l'organisation de la presse électronique, l'ouverture d'un débat sur l'avenir de la presse partisane et le développement du système de formation.