Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil On a voulu des élections démocratiques, on les a eues! Les urnes ont désigné Mehdi Ben Gharbia, président, et Mohamed Ridha Chérif, vice-président. Oui mais voilà on a appris à la surprise générale que le nouveau vice-président élu a jeté l'éponge moins de 48 heures après son élection. Pourquoi donc cette démission? La raison avancée par le vice-président démissionnaire est «l'incompatibilité des programmes». Il est vrai que M.Chérif était présenté sur la liste de M.Khaled Terras, candidat-président avant l'élection. En présentant sa candidature chacun était censé connaître la règle du jeu. On pouvait être élu en même temps qu'un vice-président qu'on n'a pas choisi et vice versa. Pourquoi n'a-t-on pas prévu pareil scénario? La vacance du poste posera-t-elle problème? Le législateur n'a pas prévu un cas pareil. Force est de constater qu'il y a un vide sur le plan juridique sur cette question bien précise. On interprétera simplement la loi. Il faudra alors procéder par syllogisme à savoir emprunter la même voie que dans le cas de démission du président. Autrement dit, provoquer de nouvelles élections pour la vice-présidence, le délai n'ayant plus d'importance parce que, dès le départ, les textes sont ambigus voire défaillants à ce sujet. On peut décider d'une manière consensuelle de fixer la date des élections. Pourtant, on aurait bien pu éviter de tels remous si M. Chérif s'était désisté au moment de l'élection et même à son issue, selon nos sources. Si tel était le cas, la commission d'organisation et de contrôle aurait eu, à ce moment précis, la possibilité de déclarer le deuxième classé vice-président. Seulement, les travaux de l'assemblée et l'opération de vote sont définitivement clos, il n'est plus possible sur le plan légal d'opter pour ce recours. Dès lors, il ne reste plus qu'une seule possibilité pour éviter un nouveau vote, dans l'état actuel des choses : faire revenir M. Chérif sur sa décision. Pourtant le nouveau président élu, M. Ben Gharbia, a répété qu'il n'y aurait pas d'exclusion et qu'il était prêt, après son élection, à toutes les formes de consensus.