Ils sont venus nombreux exprimer leur solidarité avec leur collègue. Eux, ce sont les journalistes et correspondants travaillant à Sfax. Ils ont observé, hier, devant le siège de la municipalité de Sfax, un sit-in de courte durée pour protester contre l'agression, vendredi dernier, du correspondant du journal Essabah à Sfax par des travailleurs de la Siape. Les journalistes de la région ont dénoncé la violence à l'encontre des journalistes lors de l'exercice de leurs fonctions. Ils ont par ailleurs revendiqué plus de liberté mais aussi davantage de sécurité pour qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions. A rappeler qu'une grande partie des travailleurs de l'usine des phosphates de Sfax, Siape, ont interdit, vendredi dernier à Sfax, l'organisation d'une conférence portant sur les perspectives de développement de la région de Sfax après la fermeture de cette usine, prévue en juin prochain. Cette conférence, à l'initiative de l'Association de protection de la nature et de l'environnement de Sfax, " Apnes ", a suscité la colère de quelques centaines de travailleurs de la Siape qui se sont réunis devant l'hôtel où devait se tenir cette rencontre scientifique. Ces travailleurs qui ont réussi à empêcher l'organisation de cette conférence ont exprimé leur crainte d'une éventuelle fermeture de cette usine qui emploie, plus de mille ouvriers. Agacés par le syndrome du chômage, ces derniers ont crié " dégage ! " aux membres de l'association. Ils n'ont pas également hésité à agresser le journaliste venu couvrir l'évènement. Ces protestataires ont oublié un détail très important : ni l'Association de protection de la nature et de l'environnement de Sfax ni le journaliste agressé ne sont à l'origine de la décision de la fermeture de la Siape !