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Hymne à la révolution
Festival de Cannes 2011 — Plus jamais peur, en séance spéciale
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 04 - 2011

• Dans l'urgence, un documentaire inédit, de Mourad Ben Cheikh, relatant la révolution tunisienne
Enfin un film tunisien en sélection officielle de la 64e édition du Festival international de Cannes qui se tiendra du 11 au 22 mai, Plus jamais peur, de Mourad Ben Cheikh, produit par Cinétéléfilms, avec le soutien du ministère de la Culture!
Sélectionné dans la section «Séances spéciales», la programmation de ce film-documentaire de 73 minutes, qui sera projeté le 20 mai 2011, rompt, ainsi, avec onze années blanches, d'éclipse du cinéma tunisien de la Croisette. Le dernier film en date dans la sélection officielle «Un certain regard» étant La saison des hommes de Moufida Tlatli.
Voilà qui suscite la fierté du réalisateur d'autant que cet opus inédit relate la révolution tunisienne : «Je suis fier d'abord parce que mon film s'invite à Cannes après la révolution tunisienne qu'il relate et à qui il est dédié. Ensuite parce qu'on le veuille ou non, cette sélection vient rompre des années d'absence du cinéma tunisien à Cannes».
Le producteur Habib Attia est tout aussi fier et heureux de voir ce film qu'il a produit en pleine révolution représenter le cinéma tunisien à Cannes de la plus belle manière : «Nous avons reçu une lettre signée Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, et Thierry Frémeau, le délégué général du festival, c'est un honneur de voir la Croisette découvrir la révolution tunisienne à travers notre film, tourné avant et après les événements du 14 janvier 2011. Nous avons fait ce film dans l'urgence et la sincérité pour témoigner de ce qui a profondément bouleversé notre pays et, dans la foulée, plusieurs autres pays arabes. Nous sommes très contents que le comité de sélection du Festival de Cannes ait été sensible à cela en permettant, ainsi, à ce film d'avoir une visibilité internationale».
«La révolution du dévouement d'un peuple»
Trois personnages principaux traversent le film : l'avocate Radhia Nasraoui, la blogueuse Lina Ben Mhenni et «l'homme du quartier», un clin d'œil aux jeunes et moins jeunes qui ont défendu leurs quartiers, pendant la nuit, contre les snipers, pilleurs et criminels.
Plus jamais peur peut être résumé dans cette réflexion de l'un des personnages qui constitue en substance la réplique du film : «Cette révolution tunisienne n'est pas le fruit de la misère, mais plutôt le cri de désespoir d'une génération de diplômés. Ce n'est ni la révolution du pain, ni celle du jasmin… Le jasmin ne sied pas aux morts, il ne sied pas aux martyrs. Cette révolution est celle du dévouement d'un peuple. Plus jamais on n'aura peur pour cette nouvelle Tunisie !».
Mourad Ben Cheikh étaye : «Cette réflexion résume parfaitement l'état d'esprit des Tunisiens. Aussi bien celui des jeunes qui ont fait la première révolution de l'ère virtuelle que celui des plus âgés qui n'ont jamais cessé de braver la peur pour résister au joug de la dictature».
Mieux, le réalisateur exprime les profonds sentiments suscités en lui par la révolution de la dignité et de la liberté : «Pendant longtemps, ma rage était muette, mon regard incapable de s'émouvoir, pourtant cette journée du 14 janvier m'a offert de vives émotions, j'en ai pleuré».
Qu'est-ce qui a rendu possible ce documentaire réalisé dans l'urgence, la fougue et la passion d'un peuple qui se libère enfin, après 23 ans de dictature ? La réponse du cinéaste et documentariste, auteur de courts métrages de fiction Le pâtre des étoiles, Une saison en enfer et Paradis et de documentaires Histoire en Méditerranée et Mare Nostrum, notamment, fuse en surfant toujours sur la vague des sensations et de l'émotion : «Deux images me restent à l'esprit, celle de deux jeunes agents de l'ordre, probablement des étudiants de l'académie de police, que les aînés avaient choisi de mettre en première file du cordon qui devait interdire l'accès de l'avenue Bourguiba aux manifestants. Devant une foule qui ne faisait que chanter l'hymne national, ces deux jeunes se sont mis à pleurer, ils comprenaient que leur place était de l'autre côté de la barricade. Cette image, je la porte toujours en moi, leurs pleurs, eux qui étaient supposés être mes ennemis de l'instant, ont débloqué les miens. Mes larmes ont coulé peu après, quand une amie m'a rapporté les dernières paroles d'un jeune atteint par balle : ‘‘Je ne vais pas mourir, et si je meurs, je ne vais pas partir avant qu'il ne parte''».
La Croisette vivra, ainsi, à l'heure de la révolution tunisienne, du printemps arabe et du vent de liberté qui souffle, aujourd'hui, sur les pays arabes.


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