La situation dans les environs de Dhehiba, du gouvernorat de Tataouine, est extrêmement dramatique, selon M. Abdallah Ameur, membre de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés (Afar), un organisme à vocation purement humanitaire qui s'est formé spontanément, à l'occasion de l'exode massif que connaît le poste de Dhehiba, pour venir en aide au peuple libyen frère massacré par les bombardements de Kadhafi. «Les fidèles de Kadhafi ont bombardé, vendredi, la localité de Zenten», nous dit-il, avant de poursuivre : «Le restant des habitants de cette ville a crié ‘‘sauve qui peut''», direction Dhehiba, au cours des dernières 24 heures. Heureusement que les insurgés ont repris le contrôle du point de passage et ont facilité leur évacuation. Sinon, c'est nous, les volontaires de cette association, SDF, qui subirons la pression quand ce sont les pro-Kadhafi qui contrôlent le poste frontalier. Nous ferons dans ce cas, le va et vient le long de la frontière pour accueillir les fuyards et leur présenter quelques produits de première nécessité (eau-lait-pain-médicaments). Une mission extrêmement épuisante, vu le nombre de réfugiés et les conditions climatiques difficiles (vent de sable et sirocco)». Et M. Abdallah Ameur de poursuivre : «La région libyenne appelée ‘‘Jbel Naffoussa'', limitrophe du gouvernorat de Tataouine, compte 750.000 habitants. Ils ont presque tous convergé vers le territoire tunisien, pour fuir les combats. Imaginez la scène, avec le manque de moyens dans la petite localité de Dhehiba. Certes, l'élan de solidarité parvient des quatre coins de la Tunisie. Aujourd'hui, par exemple, un convoi est arrivé de Fériana, gouvernorat de Kasserine, comprenant des produits alimentaires et des médicaments. On nous propose également 50 maisons prêtes à accueillir des familles libyennes si elles veulent se déplacer à Fériana. Mais c'est toujours peu et la situation demeure alarmante. C'est une occasion pour réitérer un SOS pressant à l'Unhcr, l'OMS, l'OMI, et à tous les organismes humanitaires pour qu'ils viennent au secours de ces milliers de ressortissants».