• Le projet coûte 200.000 euros Un projet de renforcement du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) pour la promotion de l'information citoyenne en période de transition et la formation des journalistes vient d'être lancé à l'initiative de l'Institut Panos-Paris. Une conférence de presse a été organisée, hier à Tunis, par le Snjt pour jeter la lumière sur ce projet qui sera réalisé moyennant des investissements estimés à 200.000 euros. Il est financé par l'instrument de stabilité de l'Union européenne, instrument de réaction rapide, dans le cadre de l'appui européen à la transition démocratique en Tunisie. L'UE a octroyé un total de 800.000 euros pour l'assistance et l'accompagnement des médias et des journalistes en Tunisie en cette période. Le projet vise à renforcer le Snjt afin qu'il puisse agir comme acteur de référence dans le secteur des médias et devenir l'interface légitime auprès des autorités, des responsables des médias et des journalistes. Ce programme permettra de dispenser une formation à 48 journalistes (30% parmi eux sont des femmes), exerçant dans différents médias (radios, web, presse écrite et TV). Le projet permettra, également, d'initier des journalistes tunisiens à la couverture des élections. Basées sur le travail d'investigation sur le terrain, les formations permettront aux journalistes de mieux informer sur les programmes politiques de l'ensemble de partis politiques. Les journalistes produiront, dans ce cadre, une série de reportages, d'articles et d'interviews présentant une information neutre, critique, rigoureuse et documentée par des sources diversifiées. Chaque journaliste produira au minimum dix reportages pour son média et pour le "Journal du citoyen" qui sera diffusé par le Snjt. Les médias joueront ainsi un rôle plus efficace en matière de promotion et de production de l'information citoyenne dans le cadre de la transition et des élections et en matière de couverture de la campagne électorale, des élections et de la période post-électorale. Les critères de sélection Néji Bghouri, président du Snjt, a souligné que ce projet ouvre la voie devant une série de sessions de formation que le syndicat envisage d'organiser en coopération avec ses différents partenaires, à l'instar de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Il a ajouté que le Snjt procédera, dans le cadre de ce projet, à l'actualisation et à la mise à jour de son site web. Pour sa part, Mme Latifa Tayah, responsable de programme à l'Institut Panos-Paris, a précisé que les candidats seront sélectionnés, essentiellement, sur la base de critères bien définis, à savoir l'intérêt personnel avéré pour la thématique et leurs productions préalables d'articles ou d'émissions sur la question, outre l'ouverture de leurs responsables éditoriaux à traiter de ces questions. M. Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Tunisie, a souligné l'importance qu'accorde l'Union européenne à la contribution des médias au processus de transition démocratique, s'agissant, notamment, d'informer de manière objective, indépendante et qualitative sur les différents enjeux de ce processus. Il a précisé que la liberté de la presse et d'expression est un défi majeur de la Tunisie post-révolution. Des journalistes et des juristes ont présenté, à cette occasion, leurs témoignages sur les dépassements commis sous l'ancien régime dans le secteur de l'information. L'institut Panos-Paris, créé en 1986, est une organisation non gouvernementale spécialisée dans l'appui au pluralisme médiatique.