De notre envoyée spéciale Samira DAMI C'est le 20 mai à 17h00, à la salle du Soixantième, que sera projeté, en première mondiale, le film documentaire Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh, produit par Habib Atia (Cinétéléfilms). Programmé en sélection officielle en «séance spéciale», cet opus sera montré à trois reprises dans des projections spécifiques aux distributeurs et journalistes, les 17 et 18 mai. Bonne nouvelle : «Film boutique» est le distributeur international du film. Dirigée par Jean-Christophe Simon, cette société ne prend en charge que 7 à 8 films par an,et s'en occupe de manière personnalisée. C'est là la stratégie la plus idoine pour offrir le maximum de visibilité à Plus jamais peur qui bénéficie, d'ores et déjà, de l'intérêt de la presse internationale à Cannes. Ainsi, la célèbre revue américaine Variety a consacré le mercredi 11 mai une annonce au film, cela outre RFI qui lui a consacré deux directs-Radio, Radio Monte-Carlo en langue arabe, France 3 a tourné de son côté un reportage qui sera diffusé mardi 18 mai dans la soirée, une radio italienne, la chaîne France et I.T.V. La télé ukrainienne et un journal indien se sont également focalisés sur le film. Très sollicité à Cannes, le réalisateur trouve, entre deux interviews, un petit moment pour nous parler de la sélection du film à Cannes. «C'était pour moi inespéré d'être ici avec un film pareil parce qu'il y a quatre mois, on ne pouvait rêver de vivre une telle révolution et je ne pouvais rêver de faire un film qui en relate quelques aspects. Tout est allé tellement vite que j'ai sauté la case du rêve comme dans un monopoly. Le fait que la première projection publique se fasse à Cannes est pour nous une sorte de saut sans filet parce qu'on n'a aucune idée de ce que serait la réaction du public». Concernant le film tel qu'en lui-même, soit le récit, la trame et les personnages, Mourad Ben Cheikh explique et commente : «Les personnages que nous avons suivis nous ont entraîné à la découverte de la petite et de la grande histoire : celle du sit-in de la Kasabah 1 et de la dissolution du RCD mais aussi leur quotidien, leurs petites et grandes peurs». Le réalisateur enchaîne sur le thème de la peur : «Les peurs qui nous bloquaient, individuellement et collectivement, se sont évaporées en grande partie, mais de nouvelles peurs apparaissent, notamment celle de voir cette révolution échouer ou récupérée par des forces occultes». Un film à suivre donc.