Pour rappel, l'Institut international du théâtre méditerranéen (IITM) est né en 1990, à l'issue de la signature de l'Appel de Mérida. Porteur d'un vaste projet ininterrompu, depuis, il pose les principes de l'intégration de la culture méditerranéenne dans la construction de l'Europe. Sa vocation est de «contribuer au rapprochement des créateurs, animateurs, institutions et organismes intervenant dans le champ de la culture». Il regroupe, dans 24 pays de la zone euro-méditerranéenne — y compris la Tunisie —, des institutions et des représentants de la société civile, pour permettre une mise en réseau dynamique dans chaque pays. Chaque année, lors du Mai-diterranée, le théâtre Toursky de Marseille reçoit, ainsi, au nom du réseau français de l'IITM, les représentants des 24 pays, pour un débat sur un sujet d'actualité. Cette année, c'est autour du bilan de l'Union pour la Méditérranée que le Réseau international s'est réuni (samedi dernier) pour débattre de la situation, à la lumière des changements géopolitiques qui sont en train de s'opérer autour de cette Mare Nostrum et, notamment, la révolution tunisienne saluée haut et fort par toute l'assistance. Le débat a tourné d'abord autour de cette nouvelle situation «qui est en train d'apporter des bouleversements qui seront salutaires pour les démocraties naissantes et qui seront propices aux principes mêmes de l'intégration de la culture méditerranéenne pour une ère de paix et de fraternité». Ensuite, et fort des interventions qui ont suivi lors de cette réunion, remettant en question les principes mêmes de l'UPM, entre «Union marchande» et/ou «Union fraternelle», un état des lieux a été fait concernant les différents projets de coopération qui se déroulent actuellement au sein du réseau, ainsi que les perspectives et les enjeux pour 2012 et surtout 2013 qui consacrera Marseille au rang de capitale culturelle de l'Europe. Enfin, suite à notre propre intervention, un plaidoyer pour la solidarité envers les jeunes harragas arrivés en France, Richard Martin, directeur du théâtre Toursky, a promis, au nom de son réseau, «une réponse adéquate aux souffrances de ces jeunes, et qu'à Marseille même, on pourra leur trouver des solutions appropriées». Applaudissements de l'assistance et un grand «viva» pour la révolution tunisienne. Présentation de l'Odyssée 2013 : un bateau de guerre pour la paix Une nouvelle Odyssée aura lieu en 2013, s'inscrivant dans la continuité des trois biennales réalisées en 2001, 2003 et 2007. En 2001 et 2003, un partenariat avec l'état major de la Marine nationale roumaine avait permis de relier 14 ports de la Méditerranée, à bord du porte-hélicoptères le Constanta, et de développer un programme artistique porté par plus d'une centaine d'artistes internationaux. En 2007, le Theodor Körner avait permis le rapprochement des pays du Sud et du Nord, offrant un trait d'union entre l'Europe occidentale et orientale. L'Odyssée 2013 va donc poursuivre ce projet fédérateur et rassemblera, durant six semaines sur un nouveau bateau et dans les ports où il fera escale, les citoyens méditerranéens afin de signifier l'émergence d'une symbolique fraternelle et d'une culture de la paix. «Cette flotille de la paix est une marche poétique sur l'eau qui veut montrer que la culture lutte et s'engage utilement pour défendre le droit humain partout où il est nié et humilié», dixit Richard Martin. La Tunisie, premier pays révolutionnaire de la Méditerranée, recevra avec un grand égard ce bateau, bien entendu…