Les frappes des forces de l'Otan se sont intensifiées ces derniers jours à l'Ouest de la Libye, à tel point qu'on les ressent, parfois, à Zarzis et Ben Guerdane. Les flux des fuyards ont repris, par conséquent, en grand nombre, au poste frontalier de Ras Jedir, où des files de voitures arrivent transportant non seulement des familles libyennes mais également d'autres ressortissants de différentes nationalités. Le nombre de réfugiés campés actuellement à Choucha dépasse les 4.000. Mais les caravanes humanitaires ont viré, depuis quelque temps, à Dhehiba où l'exode est beaucoup plus massif. Les Soudanais et les Erythréens manifestent quotidiennement contre leurs gouvernements et réclament leur rapatriement. Les autres réfugiés souffrent du manque de vivres, de lait et de couches pour les bébés ainsi que de médicaments. Par ailleurs, les bergers originaires de Ben Guerdane qui vivent avec leur bétail dans les pâturages, à proximité du camp, sont victimes de plusieurs actes de vandalisme perpétrés par les réfugiés qui volent et égorgent des têtes de leur cheptel. Hédi Jaballah raconte : «La semaine écoulée, j'ai trouvé deux intrus dans la ferme, à une heure tardive de la nuit. Je les ai chassés. Le matin, j'ai remarqué qu'il manquait une chèvre et un mouton à mon troupeau. Je me suis rendu au camp, non loin de chez moi où j'ai trouvé de la viande accrochée à vendre. J'ai informé le colonel qui a fait le nécessaire. Un Soudanais du nom de Mohamed Salah a été arrêté. Il a avoué avoir volé en tout 44 têtes, mais il n'a pas voulu dénoncer ses complices. Traduit en justice, il a écopé de 2 mois de prison avec sursis». Autres incidents Samedi vers minuit, un incendie a éclaté dans le camp de Choucha, à Ras Jedir. Les causes du drame sont une dispute interne entre les réfugiés, nous dit-on. Les flammes se sont vite propagées à cause du mauvais temps. 12 tentes ont pris feu. Quatre Erythréens ont péri asphyxiés et plusieurs autres s'en sont sortis avec des brûlures partout, avant que l'armée et la protection civile ne parviennent à maîtriser le feu. D'autre part, quatre Soudanais ont franchi illicitement, à pied, le poste de Ras Jedir. Repérés par les milices pro-Gueddafi, postées de l'autre côté de la frontière, trois d'entre eux ont été abattus et le quatrième a rebroussé chemin et regagné le territoire tunisien, en courant, où il a été intercepté par l'armée tunisienne.