Le gouvernement donne son feu vert pour l'exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane dans le sud du gouvernorat du Kef, mettant fin à un blocage qui a longtemps fait mal à une région où le chômage a toujours été élevé Enfin les habitants du sud du gouvernorat du Kef viennent d'obtenir gain de cause après la réponse favorable donnée par le gouvernement de transition pour l'exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane, un projet qui a toujours été bloqué par l'ancien régime qui a tout fait pour appauvrir à dessein toutes les régions de l'intérieur en ne leur accordant que des miettes du budget de l'Etat, entraînant de la sorte une réelle marginalisation des gouvernorats du nord-ouest pendant plus d'un demi-siècle. Le projet de Sra Ouertane devait d'ailleurs démarrer dans les années 80, mais hélas ! Des raisons politiques assorties de mensonges économiques ont fait tomber à l'eau le projet dont les répercussions sur l'emploi sont très conséquentes. Avec des réserves estimées à 20 milliards de tonnes de phosphate à exploiter à ciel ouvert, la mine de Sra Ouertane pourrait fournir un minimum de deux mille postes d'emploi, selon plusieurs études économiques menées par des experts en la matière, d'autant que les coûts de production sont aussi très alléchants eu égard à la nature du gisement dont la teneur en minerai est significative. D'ailleurs, l'ancien régime a cherché, dans un premier temps, à mettre en place un projet d'exploitation de la mine dans le cadre d'un appel d'offres international très contraignant pour les sociétés participantes qui ont décliné l'offre et préféré renoncer à l'exploitation de ce gisement qui devrait se dérouler selon une cadence de 20 millions de tonnes par an à même de dégager près de 4,5 millions de tonnes de minerai traité. Une aubaine pour la région qui espère aussi que le traitement du phosphate se passera en Tunisie de façon à favoriser une plus-value supplémentaire pour l'emploi dans la région. Actuellement, les prix du phosphate suivent une courbe ascendante qui devrait continuer sur sa lancée, suite à la hausse des prix des matières premières (céréales surtout) et aux perspectives internationales qui tablent sur une hausse de la demande du marché international en blé et en farine et qui requiert donc une hausse de la production et donc de l'usage des intrants, comme le super phosphate et le dia ammonium phosphaté (DAP) utilisés tous deux de façon courante dans l'agriculture intensive (blé dur, blé tendre, orge, tritical et fourrages). Auquel cas l'on peut parler de bout du tunnel pour une affaire qui n'a que trop duré et fait souffrir une population en mal d'emploi. Dans la foulée, un autre projet est lui aussi venu raviver l'espoir chez les habitants de la bande frontalière, après l'accord donné par le gouvernement de transition pour la création d'une zone industrielle à Sakiet Sidi Youssef qui va permettre de mettre en place une zone de libre-échange avec un noyau à Kalaât Senan. Peut-on donc parler d'un réveil de la région et d'un essor industriel en perspective ? Tous les feux sont verts et le rêve est permis.