Le Centre national d'art vivant a organisé, vendredi dernier, une table ronde en hommage à l'écrivaine tunisienne Jalila Hafsia. Intitulé "Mémoire du lieu : témoignages et historique", l'événement s'est voulu aussi un témoignage de reconnaissance à cette journaliste et animatrice culturelle qui a fondé le club Tahar-Haddad et marqué de son passage, le Centre Belvédère, entre 1966 et 1974. Présente dans ce lieu de mémoire entre ses compagnons de route, tels que Abdelmajid Charfi, Hammadi Samoud, Mahmoud Tarchouna et de ses anciens élèves Hatem Bourial, Annie Bardi, Fathia Baccouche... Jalila Hafsia, âgée de 84 ans, n'a pas pu cacher sa grande émotion d'être joliment honorée dans cet espace, dans son pays. Première écrivaine tunisienne à publier un ouvrage en français, cette femme peu commune a, à son actif, plusieurs contributions dans la presse écrite, notamment au journal La Presse, où elle avait fondé un supplément qu'elle avait alimenté de plusieurs interviews avec un grand nombre de personnalités littéraires, d'ici et d'ailleurs. Issue d'une famille bourgeoise, elle s'est mariée très jeune. Son divorce fut cependant un nouveau départ sur la voix du militantisme et du labeur sans limites, surtout après le décès de son fils. Outre la fondation du club Tahar-Haddad, première structure culturelle à la Médina de Tunis, elle a dirigé l'espace Sophonisbe de Carthage, qu'elle considère "son enfant choyé". Cet hommage est le premier d'une future programmation visant à faire mieux connaître les personnages qui ont marqué l'histoire de la Tunisie, d'hier et d'aujourd'hui. Le second événement, indique Sana Tamzini, directrice du centre, sera consacré à Ali Louati, début octobre, avec une table ronde intitulée : "Premier centre national d'art vivant : témoignages et historique".