L'Association pour la promotion de la santé mentale de l'enfant et de l'adolescent (APSMEA) organise, samedi 4 juin, à Beït El Hikma, une journée sur le Trouble déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Placée sous le patronage du ministre de l'Education,Taïeb Baccouche, et sous la responsabilité du comité scientifique présidé par Mohamed Nejib Mezghani, cette journée mettra l'accent sur l'histoire du TDAH et sur les objectifs de la recherche, ainsi que sur les différents travaux menés en Tunisie en rapport avec ce thème. Le TDAH est le trouble le plus fréquent en psychopathologie de l'enfant comme l'indique sa prévalence qui est de 3,5 à 4% des enfants d'âge scolaire. C'est donc un à deux enfants par classe qui sont concernés, soit environ 40.000 enfants du cycle primaire. En l'absence de prise en charge adaptée et précoce, cette pathologie peut entraîner des conséquences sévères à l'adolescence et à l'âge adulte. Les études à long terme montrent que les personnes atteintes de TDAH, par rapport à des groupes contrôlés, abandonnent davantage l'école (32% contre 0%), accèdent moins aux études supérieures (22% contre 77%), ont peu ou pas d'amis, perdent plus facilement leur travail (55% contre 23%), commettent plus d'actes antisociaux et ont un risque plus élevé d'usage de tabac (à 17ans, 46% des jeunes TDAH contre 24% des non TDAH) ou d'abus d'alcool (32 à 53%). Faire progresser les soins Bien que les conséquences de ce trouble et l'influence de l'échec scolaire et de la déscolarisation sur l'insertion sociale et professionnelle soient bien connues, de même que le risque de délinquance et d'addiction à l'âge adulte, il n'existe aucune disposition institutionnelle actuelle en matière de santé pour les personnes atteintes de TDAH qui subissent cette situation sans pouvoir bénéficier des soins appropriés. La recherche est un des éléments qui peut contribuer à faire progresser les soins, à la reconnaissance du trouble et son retentissement, par la preuve scientifique. Cependant, si les recherches et les publications internationales sont importantes sur ce trouble, les publications tunisiennes sont encore peu nombreuses. La journée du samedi proposera des interventions destinées aux professionnels de santé, aux parents concernés, ainsi qu'au large public pour faire connaître les travaux réalisés ou en cours portant sur ce thème.