Une coalition de sept ONG a réclamé jeudi l'extradition vers la Belgique de l'ex-président tchadien Hissène Habré, poursuivi pour atrocités dans son pays, estimant que le Sénégal, qui l'héberge, retarde son procès. "Aujourd'hui, l'ultime alternative pour éviter l'impunité des crimes de masse reprochés à l'ex-dictateur Hissène Habré est son extradition vers la Belgique, pour qu'il y soit jugé", déclare dans un communiqué Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), membre de cette coalition d'ONG regroupant des victimes du régime de M. Habré et des défenseurs des droits de l'Homme. Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 jusqu'à son renversement en 1990, est réfugié au Sénégal depuis sa chute. Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture. Dans leur communiqué, les ONG dénoncent la suspension, en mai, par la partie sénégalaise et sans explication officielle, d'une réunion à Dakar d'experts de l'UA et du Sénégal sur la création d'un tribunal spécial pour le procès de M. Habré. Outre la Raddho, la coalition regroupe l'Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'Homme (ATPDH), l'Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH), la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Agir ensemble pour les droits de l'Homme et Human Rights Watch (HRW).