• Cinq partis accaparent les 2/3 du temps d'antenne Encore un nouveau baromètre politique en Tunisie. Il est l'œuvre de Sigma cette fois-ci, et a été réalisé sur la base d'une enquête touchant un échantillon de 1014 personnes âgées de 18 et plus durant la période du 8 au 10 juin. Il a porté essentiellement sur deux thèmes majeurs, à savoir le climat politique et les intentions de vote lors des prochaines élections de l'Assemblée nationale constituante prévue le 23 octobre 2011. Le directeur général de Sigma, Hassen Zargouni, tient à préciser que " Chaque lecteur de ces résultats perçoit l'environnement politique à travers son point de vue, qui peut se confondre avec une partie de la population tunisienne mais forcément pas avec l'ensemble. Avec cette réserve d'usage, la lecture de ces résultats statistiques se trouve plus aisée voire plus apaisée ". Cette enquête menée tout juste après le discours du Premier ministre, M.Béji Caïd Essebsi, au palais des congrès et dans lequel il a annoncé la date des élections de la Constituante, discours suivi par pas moins de 50% des personnes interrogées dont 75% l'ont trouvé convaincant, a permis de recueillir à chaud l'avis d'un échantillon des Tunisiens sur la nouvelle date des élections, et que 52.5% trouvent convenable. Il semble d'après les résultats de l'enquête que le consensus retrouvé autour de l'échéance électorale ait apaisé la peur des Tunisiens et dissipé la confusion qui entourait l'avenir du pays puisque 76.4% n'ont pas caché leur optimisme et 73,3% pensent que la Tunisie va de mieux en mieux contre 19,7% qui voient le chaos se profiler à l'horizon. Parmi les menaces qui risquent de peser sur le pays, les " sondés " craignent le chaos politique (29,5%), la persistance de la crise économique (29.3%), le terrorisme (15%), le retour de la dictature (11.9%) et le tribalisme (10.4%). Sur un autre plan, la sécurité vient au premier rang des préoccupations des personnes interrogées qui réclament des mesures appropriées de la part du gouvernement afin d'instaurer l'ordre et rétablir le calme. Elles réclament aussi une intervention énergique et efficace pour résorber le fléau du chômage par la création d'emplois stables et l'amélioration des structures de santé de proximité. Parmi les autres mesures prioritaires réclamées, on trouve la lutte contre la corruption et l'amélioration des performances du système scolaire et universitaire. L'enquête a permis, également, de mesurer l'audience des personnalités politiques et le degré de confiance dont elles jouissent auprès de l'opinion publique. Il s'avère que plus d'une personne sur trois (36.2%) sont sceptiques et ne font confiance à aucune personnalité de la scène politique nationale alors que 23.5% n'ont pas su répondre convenablement à la question posée. Le reste de l'échantillon, soit environ 410 personnes, ont donné une réponse précise. 22% parmi elles placent Béji Caïd Essebsi en tête des personnalités politiques à qui elles font le plus confiance, suivi de loin par Rached Ghannouchi avec 8,7%, Ahmed Néjib Chebbi 5,7%, Moncef Marzouki 3,6%, Mustapha Ben Jaâfar 2,3%, Abdelfattah Mourou 1,9%, Ahmed Brahim 1,7%, Foued Mebazaâ 1,2%, Hamma Hammami 1,1%, Farhat Rajhi 0,9%. Quant aux intentions de vote, 41% avouent ne pas avoir encore choisi pour quel parti elles vont voter le 23 octobre contre 40.3%, alors que le taux d'abstention se situerait autour de 12.7%. Le mouvement Ennahdha se voit octroyer 16,9% des intentions de vote, suivi du PDP avec 9,5% , le Fdlt 3,5% , Al Watan 3,1% , le CPR 3,0% , le Poct 1,5%, Ettajdid 1,0% Afek Tounes 0,9%, l'Initiative 0,4%... Enfin, l'Observatoire Sigma, qui mesure la présence des partis politiques dans les médias, signale que pour le mois de mai 2011, cinq partis se sont accaparés les 2/3 du temps de passage sur les 4 chaînes tunisiennes (Al Watanya 1&2, Hannibal TV et Nessma TV). Ces partis sont Ennahdha avec 18.6% du temps total impartis aux formations politiques, Ettajdid avec13.3% le PDP avec 12.6% et le Fdlt avec10.5%. Dans les autres médias, que ce soit la radio ou la presse écrite, la présence des partis politique ayant leurs racines d'avant le 14 janvier 2011 sont largement plus présents. Et c'est encore Ennahdha qui a bénéficié des "largesses" de la presse écrite avec 129 articles publiés dans les différents journaux. Le PDP n'est pas moins choyé avec 100 articles suivi de loin par Ettajdid avec 55 articles, le Poct avec 44 articles et le Fdlt avec 35 articles, (129 articles de presse concernant Ennahdha, 100 articles sur le PDP, 55 sur Ettajdid, 44 sur le Poct, 35 articles sur le Fdlt. Les autres n'ont récolté que des miettes. Kamel Jendoubi et consorts de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) ont vraiment du pain sur la planche.