Depuis deux décennies, nous, les habitants de la cité El Hana, militons pour faire entendre la voix de la raison à la municipalité de La Marsa pour qu'elle daigne accomplir son devoir. En 1992, nous avons pris l'initiative d'agir pour le bien de notre cité. Animés de bonne volonté et pleins d'enthousiasme, avec nos propres moyens et sans l'aide ni l'assistance de quiconque, nous avons pu réaliser les opérations suivantes : * Introduction des lignes téléphoniques * Introduction du gaz de ville * Pose des feux de signalisation routière (avant l'aménagement des deux grands axes routiers devant la cité) * Acquisition et pose des plaques portant les noms des rues et Les numéros des maisons * Bitumage en bicouche des chaussées * Remblayage et nivelage de la place centrale (1.60 m de profondeur sur 2.000 m2) * Acquisition et pose de bordures en béton * Plantation de ficus Toutes ces opérations ont été rapportées par l'image et le récit dans les journaux de l'époque et sont actuellement conservées dans nos archives. Au fil des années, nous croyions toujours que la municipalité finirait par intervenir efficacement dans cette cité. A partir de 1998, l'état de la cité commençait à se détériorer sérieusement tant au niveau de l'infrastructure qu'au niveau de la salubrité. La situation empirait de jour en jour à vue d'œil, à tel point que la place centrale est devenue, depuis, un véritable dépotoir impénétrable du fait de la négligence de la municipalité. Malgré nos multiples appels directs, par correspondances et même à travers la radio, la municipalité restait hermétique et refusait toujours d'intervenir. Les ingénieurs et responsables des services techniques avançaient toujours, à qui voulait les entendre, des prétextes, des faux-fuyants et des mensonges. Nous en avons des preuves et des témoignages. En février 2006, nous avons élaboré et soumis à la municipalité un plan d'aménagement de la place centrale dans l'espoir de le voir réalisé dans le cadre de la stratégie gouvernementale de l'embellissement des villes et de la protection de l'environnement urbain, et ce, de manière à résoudre définitivement le problème. Mais notre proposition est demeurée depuis sans suite. Mercredi dernier (15 juin), en sortant de chez moi vers 8h15 du matin, je tombe par hasard sur une discussion animée entre ma voisine, une dame française, et un chef d'équipe, relevant du service technique de la municipalité, à propos du dépotoir qui se trouve sous ses fenêtres. Je suis intervenu pour convaincre ce monsieur de la nécessité de déplacer ce dépotoir. Or, comme d'habitude, il s'est évertué à innocenter la municipalité en jetant l'anathème sur le citoyen, l'accusant de tous les maux. Constatant que, comme le dit le proverbe espagnol, «Seul le sage change d'avis, le sot s'entête», j'ai poursuivi mon chemin, le laissant gesticuler. Il semble que la brise de la Révolution de la dignité et de la liberté n'ait pas encore effleuré l'esprit de ces messieurs. Faut-il un sit-in pour qu'ils comprennent? Aujourd'hui, avec du recul, je me pose les questions suivantes : - Jusqu'à quand le citoyen devra-t-il souffrir le calvaire des tartempions dans les administrations? - Quand le bureau municipal mettra-t-il un terme au diktat de ses subalternes? - Quand le bureau municipal aura-t-il le courage de descendre sur le terrain pour vérifier la véracité de ce que lui racontent ses agents? - Quand le bureau municipal adoptera-t-il une politique saine de réconciliation avec le citoyen? - Quand va-t-on travailler finalement dans l'intérêt de la chose publique et pour le bien du pays? De nature optimiste, je me dis toujours : «A force de taper sur le clou, il finit par s'enfoncer». Remarque : a priori, je sais que la municipalité demandera à user de son droit de réponse. Mais, d'ores et déjà et d'emblée, sa réponse sera rejetée et considérée comme nulle et non avenue parce que tant qu'elle n'a pas procédé à l'aménagement de cette place, elle essaiera de répondre par des prétextes et des faux-fuyants.