Par Hatem Ben Ameur Un référendum permet de s'adresser au peuple sur des questions inhabituelles de grand intérêt public. Il peut se limiter à une question simple à laquelle le votant répond par oui ou non. Le référendum est utile en cette période préélectorale pour enrichir nos connaissances sur les souhaits et aspirations du peuple tunisien. Par exemple, on peut s'adresser au peuple avec la question suivante : souhaitez-vous un régime politique de type parlementaire? On comprend qu'un débat médiatisé sur les régimes politiques dans le monde est requis comme préalable. Je décris ici une procédure référendaire fiable, simple et peu coûteuse. La procédure fonctionne comme suit: 1. Le vote est ouvert à tout Tunisien âgé de 18 ans et plus et détenteur d'une pièce d'identité officielle (y compris la carte d'identité nationale et le passeport national). 2. Les bureaux de vote sur le territoire national sont les établissements publics d'enseignement et de santé. On compte dans les 8.000 bureaux de vote (6.000 établissements d'enseignement et 2.000 établissements de santé) bien répartis sur le territoire national. Les bureaux de vote à l'étranger sont nos ambassades et consulats. 3. Le comité indépendant chargé de l'élection constituante choisit au hasard dans chaque délégation des enseignants et médecins du secteur public pour former des comités de vote de 10 membres par bureau de vote, tous volontaires et bénévoles. Notez que chaque comité sera formé d'hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, de débutants et de confirmés, tous enseignants ou médecins de la région. Ce choix est justifié par sa simplicité sous la contrainte de fiabilité. Les comités de vote à l'étranger sont choisis au hasard parmi nos étudiants des cycles supérieurs qui sont boursiers de l'Etat. 4. Un dimanche, tout votant s'oriente vers un bureau de vote de son choix. Il fait valoir une pièce d'identité officielle et en fournit une copie de bonne qualité. Il glisse sa réponse dans la boîte de vote, trempe son pouce gauche dans de l'encre indélébile et quitte. L'encre marque pour une semaine. On compte approximativement 8 millions de votants, soit 600 votants en moyenne par bureau de vote sous l'hypothèse d'un taux de participation de 60%. L'opération est donc faisable en une journée avec possiblement des solutions particulières dans quelques bureaux de vote. 5. Hormis le comité de vote et un petit groupe de votants à la fois, ne sont admis dans un bureau de vote que des représentants des partis politiques ainsi que des observateurs nationaux et internationaux bien identifiés sur une liste établie a priori. 6. Les bureaux de vote sont sécurisés de l'extérieur à l'instar de l'examen du baccalauréat. 7. Le décompte local se fait manuellement et sur place dans chaque bureau de vote. Puis le décompte est signé, sécurisé et rendu disponible au public au niveau local. Par la suite, le tout est transféré au niveau national : décompte, bulletins de vote remplis et copies des pièces d'identité. Cette information est fort utile pour un recoupement informatique et la préparation de l'élection constituante. 8. Les résultats locaux et globaux sont alors rendus disponibles sur le site Web du comité indépendant chargé de l'élection constituante. Pendant ce temps, les décomptes locaux restent disponibles dans les bureaux de vote.La fiabilité de cette procédure est totale. Elle puise sa force dans le choix des comités de vote et la diffusion des résultats. Son coût monétaire se réduit pratiquement au coût d'acquisition de l'encre indélébile. Un seul ordinateur au niveau national suffit. Enfin, la mise en œuvre de cette procédure prend deux semaines. On peut donc organiser deux à trois référendums avant octobre prochain. On évitera ainsi d'accompagner l'élection constituante par une série de référendums au risque de l'encombrer.