D'ordinaire , environ huit cent mille de nos concitoyens établis à l'étranger rentrent au pays en été. Cette année, l'encouragement au retour est l'un des axes de l'effort entrepris par le ministère du Tourisme qui table sur une bonne affluence, sachant que chaque Tunisien à l'étranger dépense environ 600 euros par semaine, lors de son séjour dans le pays. Dans l' optique d'un grand retour, une campagne "Cet été je rentre..." a été lancée par M. Samir Bouzidi, consultant résident en France et spécialiste de la communauté maghrébine et directeur d'un magazine des Tunisiens à l'étranger " 00216 mag", organisateur du dernier Village du Jasmin à Paris. Le message met l'accent sur le devoir de solidarité cher aux Tunisiens de l'étranger. Pour un maximum d'impact, la campagne a démarré dans les consulats et via une campagne de presse dans les principaux pays d'accueil. En Tunisie, un accueil personnalisé sera réservé aux arrivants dans les ports et aéroports, incluant la distribution, entre autres, d'un chéquier de réductions à valoir auprès de différentes sociétés tunisiennes : télécoms, banques, immobilier, hôtels, agroalimentaires, meubles, voitures... Sur le chemin du retour, un panier gourmand solidaire sera proposé à la vente dans un grand réseau de distribution. Ce panier devra profiter prioritairement aux régions les plus touchées par la crise. Il faut seulement poser la question de savoir quel est l'avantage offert à nos concitoyens qui désirent rentrer (20% préfèrent rester à l'étranger). Ces émigrés ne demandent pas la lune, mais seulement des tarifs de transport conséquents car, faut-il le noter, ils rentrent en famille. Cette année, et vu les circonstances, il fallait trouver une plateforme de compromis pour encourager les arrivants potentiels en leur proposant des tarifs potables. Il semble toutefois que des mesures d'accompagnement auraient dû être prises pour encourager les retours. Nous avons pris l'attache de quelques proches et amis en France pour en savoir plus. Sachant que toutes les réservations sont déjà faites depuis février et mars, les Tunisiens à l'étranger le font régulièrement en cette période (faute de quoi, les candidats au retour ne trouvent plus de place), les organisateurs de cette opération "retour pour la Tunisie" envisageaient la location d'un avion selon les demandes. Apparemment, il n'y a pas assez de demandes. Renseignement pris, quelques amis et proches en France se sont rendus auprès de l'agence Promotour (ancien Tunisair cédé récemment à un groupe de juifs tunisiens en France), spécialisée depuis des décennies dans le tourisme de masse en Tunisie. Ils ont obtenu des prix hors de portée. Ainsi un billet adulte « Strasbourg -Tunis-Strasbourg» pour le mois de juillet vaut 470 euros et 370 pour un enfant. Le prix famille, sorte de promotion, même tarif pour les 3 premières réservations et 270 euros pour la quatrième … Par contre, chez Lufthansa, le prix adulte est de 240 euros ( A/R) et 180 pour un enfant. Voyez la différence. Lufthansa a vu que les prix des compagnies du Maghreb sont chers et a créé des vols spéciaux (Francfort-Tunis, Alger et Marrakech) dont le prix ne dépasse jamais les 270 euros toute l'année. Ainsi, aucune place n'est disponible aujourd'hui pour juillet et août pour Francfort-Tunis, sachant que le déplacement de Strasbourg à Francfort est assuré par un bus touristique et le prix est inclus dans celui du billet d'avion. Aucun avantage n'est accordé aux Tunisiens avec leur plan solidaire, juste un bon accueil, une carte du pays, et quelques chèques-restaurants dans des hôtels loin de la capitale, donc ça ne vaut pas le coup de se déplacer. Les organisateurs, notamment M. Samir Bouzidi, éditeur du magazine 00216, ce monsieur est plus Rcdeiste que Ben Ali, des années durant il bénéficie de la publicité de l'Atce via Abdelwaheb Abdallah, en milliers d'euros. Il tire son torchon à 100.000 exemplaires en quadri et ne le vend pas, il est gratuit. Imaginez le fric qu'il a de la publicité payée par les caisses des consulats de Tunisie avec les euros des immigrés. N'ayant pas prévu beaucoup plus tôt des mesures adéquates, à même de favoriser une mobilisation favorable, la tentative de faire venir le maximum de Tunisiens à l'étranger ne marche pas actuellement comme l'éspèrent les parties concernées.