A l'heure où le doute plane encore sur l'organisation incertaine, cet été, de plusieurs festivals, l'île de Djerba, fleuron du tourisme tunisien, se dote d'une sixième édition du Festival des musiques des îles du monde et du film insulaire qui aura lieu du 16 au 24 juillet 2011. Pour cet événement culturel qui s'inscrit dans une stratégie globale qui tend à dynamiser les stations touristiques, y compris celles très prisées, on a programmé cette année l'île de Cuba comme invité d'honneur avec 9 films qui seront projetés au théâtre de plein air de Houmet Essouk, suivis de concerts de musique de deux groupes cubains. Les autres îles, la Martinique, Madagascar, la Sicile, l'île de la Réunion, Tahiti, Mallorca, la Grèce et Kerkennah, seront aussi au rendez-vous, avec des spectacles et des projections de films représentatifs des spécificités des îles du monde. L'on croit savoir, par ailleurs, qu'une fiesta gastronomique des insulaires aura lieu à Houmet Essouk et à Midoun. Le programme de cette édition comporte aussi un colloque international ayant pour thème «L'influence de l'insularité sur la création artistique et artisanale». En outre, neuf films ont été sélectionnés pour la compétition officielle des films insulaires. Les îles participantes sont Haïti, île de Molène, Zanzibar, Madagascar, l'île de la Réunion, l'Irlande, la Guadeloupe et le Cap-Vert. Le concepteur et fondateur de ce festival, qui s'emploie depuis des années à faire perdurer cette manifestation ayant pour but d'animer l'île d'Ulysse et de faire découvrir, aussi bien aux Tunisiens qu'aux touristes, musique, cinéma et gastronomie hors du commun, joue un rôle important en invitant le public, par le biais de cette manifestation, à approfondir la réflexion sur le patrimoine culturel immatériel, en tant que levier de développement des territoires insulaires. Dans ce sillage, l'animation culturelle apparaît de ce fait comme l'un des supports de l'essor touristique, étant donné son rôle déterminant dans le choix de la destination, le prolongement du temps de séjour des clients, le désir de revenir plus fréquemment et surtout son impact sur l'augmentation des dépenses par touriste. En effet, les festivals offrent davantage d'opportunités de loisirs et de découverte des spécificités culturelles et civilisationnelles du pays aux visiteurs étrangers. Certes, l'administration du tourisme, qui ne soutient plus à tour de bras, comme par le passé, les manifestations culturelles, en l'occurrence les festivals de Tabarka, de Douz ou de Hammamet, en vue d'animer les cœurs de ses stations touristiques et de pallier les insuffisances d'une animation qui tarde à se mettre à l'œuvre, devrait réviser sa stratégie en la matière. Il n'empêche qu'il incombe aussi aux opérateurs économiques de combler le vide généré par le manque d'animation.