Les appels incessants lancés par des familles libyennes ainsi que par les membres du Conseil de protection de la révolution fusent de partout, dans le gouvernorat de Tataouine. Des S.O.S. qui n'ont pas laissé M. Ali Mourou, nouveau maire de Tataouine, indifférent. Il a effectué, dimanche, en compagnie d'une délégation, une tournée dans les localités de Cambout, à 6 km de Remada, et qui abrite 86 familles libyennes de 500 personnes, Om Zaggar (80 familles), Ouni (40 familles); même chose pour les petites agglomérations d'El Mourra, Rhèche, Chérini, Douirette où des dizaines de familles vivent dans les grottes avec leurs frères Tunisiens, depuis des semaines. «La situation est vraiment catastrophique. Ils n'ont presque rien à manger», nous confie M. Mourou. En effet, à part les camps de Remada, Dhehiba et Tataouine qui sont assez bien gérés par l'armée nationale, le Croissant-Rouge et l'aide des Emirats Arabes Unis et du Qatar, les conditions de vie pour le reste des réfugiés dispersés un peu partout sont lamentables. «Les organisations humanitaires mondiales comme l'Unhcr, l'OMS, l'OMI ne font pas grand-chose au profit de ces centaines de familles», affirme M. Abdallah Ameur, membre de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés, avant d'ajouter que «les représentants du Programme alimentaire mondial (PAM) ont commencé il y a 2 jours à distribuer des pâtes, uniquement, et au compte-gouttes». Heureusement qu'une association de bienfaisance libyenne installée en Allemagne a dépêché, hier, un convoi chargé de denrées alimentaires. Une autre association libyenne dont le siège est en Irlande a envoyé à Dhehiba, dimanche, un groupe de jeunes et une grande quantité de vêtements et de chaussures pour les réfugiés. D'autres aides alimentaires arrivent de temps à autre, de la part de quelques ONG tunisiennes, mais cela reste toujours insignifiant par rapport aux demandes, nous signale-on auprès de l'Afar. A noter que des journalistes étrangers faisaient partie de la délégation qui a visité, entre autres, l'école primaire de Combout où 50 élèves suivent régulièrement des cours qui leur sont dispensés par des enseignants libyens.