Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) dénonce les actes d'agression et de violence commis par un «groupe d'extrémistes» et dont étaient victimes dimanche le public de la manifestation culturelle organisée au cinéma «AfricArt», à Tunis et vendredi un groupe d'avocats devant le palais de la justice. Selon la déclaration publiée, hier, par le SNJT, «cette dérive extrémiste dangereuse ne peut que menacer la sécurité du pays et attiser le feu de la discorde entre les membres de la société». Le SNJT fustige, également, ces méthodes violentes et brutales employées contre les créateurs, les avocats, les journalistes et toute personne qui défend une opinion différente, se déclarant, profondément préoccupé par ces pratiques qui menacent la liberté d'opinion et d'expression et les libertés individuelles et publiques. A cet égard, le syndicat exhorte toutes les forces progressistes et modernistes à resserrer les rangs pour faire front contre les courants obscurantistes qui font usage de la violence pour imposer leurs idéologies et leurs opinions. Il appelle, également, toutes les composantes de lasociété civile à «lutter contre de telles pratiques qui menacent l'unité de la société». De son côté, la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) exprime son refus total de toute forme d'atteinte ou de restriction aux libertés et principes universels des droits humains, affirmant sa solidarité avec l'organisateur de la rencontre culturelle tenue à la salle «AfricArt» et avec toute personne ayant été agressée. La LTDH dénonce vivement ces agressions, appelant toutes les forces politiques et civiques à «rester vigilant face à la menace que présente le recours à la violence pour empêcher les créateurs et l'ensemble des citoyens d'exprimer librement leurs opinions». Pour sa part, l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) affirme son soutien avec le collectif «Lam Echaml», ainsi qu'avec les artistes et les créateurs hommes et femmes, dénonçant les actes de violence et de vandalisme commis lors de la manifestation culturelle. Ces actes incitent à la discorde et à la violence sous la couverture de la religion, pour porter atteinte à la liberté d'expression et à la création culturelle, ajoute l'ATFD. Elle appelle les autorités concernées à «s'acquitter de leur responsabilité pour protéger et garantir le droit à la différence, à la liberté d'opinion, d'expression et de manifestation».