La « Place Mohamed Bouazizi, 1984-2011, en hommage au peuple tunisien et à sa révolution de janvier 2011 » a été inaugurée, jeudi, dans le 14e arrondissement de Paris. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a dévoilé la plaque accompagné de la mère et de la soeur de Bouazizi ainsi que de Mokhtar Trifi, président de la ligue tunisienne des droits de l'Homme. La cérémonie s'est déroulée en présence d'une large foule et de nombreux journalistes et personnalités tunisiennes et françaises, notamment la présidente de la fédération internationale des ligues des droits de l'homme Souhayr Belhassan. La chanteuse tunisienne Abir Nasraoui a chanté son titre "Horrya" (liberté), écrite au lendemain de la révolution, et entonné l'hymne national repris en choeur par une grande partie de la foule. "Mohamed Bouazizi ne savait pas que son geste de désespoir ferait naître l'espoir" a déclaré M. Delanoë lors d'un discours prononcé à cette occasion. « Ce peuple, que l'on dit petit par le nombre, n'a pas simplement déclenché le printemps arabe. Ce peuple a déclenché une confiance dans bien de pays dans la capacité de renverser les dictatures et d'installer la liberté », a encore souligné le maire de la capitale française. Il a également rendu hommage au « courage inoui » des militants des Droits de l'Homme qui se sont battus pour la liberté et mis en exergue la contribution essentielle des femmes, des journalistes et des artistes dans le mouvement pour la démocratie en Tunisie. La décision de donner à une place le nom de Bouazizi en hommage à la révolution tunisienne du 14 janvier 2011 avait été votée à l'unanimité par le conseil de Paris le 8 février 2011. Mohamed Bouazizi, jeune vendeur ambulant de fruits et légumes, s'était immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid. Il a succombé à ses blessures le 4 janvier 2011. Son geste a été le point de départ d'un mouvement de contestation grandissant qui a abouti au départ du président Ben Ali le 14 janvier.