Le président du Parti du congrès pour la République (PCR), M. Moncef Marzouki, a annoncé, hier, la suspension de l'adhésion du parti à la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. Il a, également, déclaré avoir entamé des concertations avec d'autres partis politiques aux fins de constituer un «front national œuvrant en faveur de la réalisation des objectifs de la révolution tunisienne». S'exprimant lors de la conférence de presse qu'il a donnée, hier matin, à Tunis, M. Marzouki a justifié la suspension par le parti de son adhésion à l'Instance par «la politique d'atermoiement adoptée par la Haute Instance dans le règlement des questions importantes et sa concentration excessive sur les questions secondaires qui n'intéressent pas, directement, le peuple tunisien». «L'Instance est manipulée par une minorité partisane», a-t-il encore constaté, ajoutant en substance‑: «Nous ne voulons pas être de faux témoins dans une pièce de théâtre préalablement bien tramée et manipulée par des parties étrangères». Il a, dans ce sens, posé un ensemble de conditions pour rejoindre, de nouveau, le conseil de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, s'agissant notamment de la garantie de l'impartialité de cette structure, de la focalisation sur les élections de la Constituante et de la non-ingérence dans ses prérogatives futures. Par ailleurs, M. Marzouki a mis en garde contre les instigateurs des troubles survenus dans la salle «Afric'Art» qui, a-t-il dit, sont les laïcs, les fondamentalistes religieux et les services des renseignements généraux qui cherchent à embraser la situation. Evoquant la politique étrangère de la Tunisie, le président du parti du Congrès pour la République s'est prononcé en faveur de la création d'une union des peuples arabes qui démarre avec «les pays qui se sont libérés du joug de la tyrannie" et s'efforcent de diffuser la démocratie dans la région.