Le ministère de l'Environnement et du Développement durable et celui de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques vont travailler de concert pour valoriser l'exploitation des eaux traitées et ont annoncé, à cette fin, la création d'un groupe de travail mixte. Ce groupe sera chargé de l'élaboration d'études et de rapports périodiques et du suivi des étapes de concrétisation des objectifs du nouveau programme présidentiel, en particulier ceux relatifs à l'accroissement du taux d'exploitation des eaux traitées dans les activités agricoles. Le programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis 2009-2014» prévoit l'augmentation de 30% actuellement à 50% en 2014 le taux d'exploitation des eaux traitées dans les secteurs agricole, industriel et touristique. Des superficies d'environ 8.500 ha de cultures irriguées aux eaux traitées seront aménagées, dans ce cadre, dans les régions du Grand-Tunis, Zaghouan, Béja, Sousse, Kairouan, Sfax, Gafsa, Kébili, Gabès, Médenine et Tataouine. Parallèlement, les autorités concernées vont se pencher sur l'étude des potentialités offertes pour l'alimentation, par des ressources non conventionnelles, des nappes phréatiques, notamment celles qui sont excessivement exploitées. MM. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, et Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, ont recommandé mardi, lors d'une séance de travail organisée à cette occasion, une meilleure coordination entre les deux départements pour réaliser les objectifs escomptés dans le domaine de l'exploitation des eaux traitées. Les deux ministres ont souligné l'efficience de la mise en valeur des ressources hydriques disponibles (conventionnelles et non conventionnelles), mettant l'accent sur la nécessité de doubler les quantités d'eaux usées traitées utilisées pour l'irrigation des activités agricoles, et ce, pour atténuer les impacts des changements climatiques sur les ressources en eaux. Ils ont appelé également à l'élaboration d'un programme de sensibilisation destiné aux exploitants de ces eaux et la mise à leur disposition de techniques adaptées pour rationaliser l'exploitation des ressources disponibles. Les deux parties ont convenu de coordonner avec les structures de tutelle pour présenter les programmes arrêtés à cette fin aux organismes de coopération internationale, notamment ceux chargés des actions d'adaptation avec les changements climatiques, la lutte contre la désertification et la préservation des ressources hydriques. Ils ont aussi appelé à promouvoir des projets adaptés et à s'orienter, dans ce cadre, vers l'aménagement, au profit des diplômés du supérieur, d'exploitations agricoles irriguées aux eaux traitées. 235 millions de m3 d'eaux traitées Selon les statistiques présentées au cours de la réunion, les quantités d'eaux traitées chaque année en Tunisie sont estimées à près de 235 millions de mètres cubes. Actuellement, 63 millions de mètres cubes sont utilisés chaque année, dont 37 millions de mètres cubes destinés aux périmètres irrigués, 15 millions de mètres cubes aux terrains de golf et aux zones vertes et 11 millions de mètres cubes destinés à l'alimentation de la nappe phréatique et la préservation des zones humides. Les superficies irriguées par les eaux traitées sont estimées actuellement à 9.555 hectares, dont 8.065 hectares de périmètres irriguées agricoles, 1.040 hectares de terrains de golf et 450 hectares de zones vertes. Les eaux traitées sont utilisées dans le secteur agricole pour l'irrigation notamment des cultures fourragères et céréalières. Au cours de la même session, les participants ont discuté des opportunités à même de valoriser l'utilisation des déchets organiques comme les margines et les déchets animaux dans la fertilisation des terres et la production énergétique. Ils ont, par ailleurs, évoqué des questions relatives à la diversité biologique, la consolidation des réserves et des parcs nationaux dans l'objectif d'en tirer le meilleur profit dans le domaine des loisirs et du tourisme écologique.