Le chef de la diplomatie irlandaise Eamon Gilmore a annoncé jeudi au Parlement qu'il allait rencontrer le représentant du pape à Dublin pour lui faire part de son "inquiétude" quant à l'attitude de l'Eglise dans une nouvelle affaire d'abus sexuels impliquant des prêtres. M. Gilmore a souligné qu'il partageait "le sentiment d'indignation" suscité par la publication la veille d'une enquête gouvernementale portant sur des accusations d'abus sexuels sur des enfants qu'auraient commis 19 religieux. Ce rapport concluait que la réponse des autorités catholiques irlandaises à ces affaires avait été "inadéquate et inappropriée". "Je vais m'entretenir avec le nonce papal (Giuseppe Leanza) dans la journée pour lui faire part directement de ces inquiétudes", a indiqué aux députés le ministre des Affaires étrangères, qui est également vice-Premier ministre. "C'est une trahison de la confiance que le peuple irlandais et la société ont placée pendant très longtemps dans l'Eglise catholique et ses institutions pour tout ce qui concernait les enfants", a-t-il ajouté. L'enquête, qui a duré deux ans, portait sur des plaintes déposées entre 1996 et 2009 dans le diocèse de Cloyne, dans le sud de l'Irlande. Les quarante victimes identifiées au cours de l'enquête se sont senties "abandonnées par l'Eglise", selon le rapport de 400 pages publié mercredi. "Elles ont eu l'impression (...) que la seule préoccupation (de l'Eglise catholique) était la protection de l'institution plutôt que le bien-être des enfants", notaient les auteurs de ce document. L'Irlande, pays majoritairement catholique, a été touchée ces dernières années par une série de scandales relatifs à des sévices sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé.