Le ministère de l'Intérieur a publié, hier, un second communiqué pour expliquer le déroulement des événements liés à l'intervention des forces de l'ordre, vendredi à La Kasbah. Le ministère fait état de 18 blessés parmi les agents de l'ordre, sans évoquer d'éventuelles interpellations, arrestations ou blessés parmi les manifestants. L'intervention des forces de l'ordre avait pour but d'évacuer "une centaine de fauteurs de troubles" qui ont fait intrusion dans une mosquée mitoyenne avec le ministère de la Défense nationale, affirme le communiqué. Un adjoint du procureur de la République, qui a constaté les attaques des manifestants contre la mosquée, leur avait demandé de quitter les lieux en fixant un délai. Vers 20h00, les provocations ont repris, générant de nouveaux troubles, indique le ministère, précisant que les manifestants ont attaqué les policiers à coups de "projectiles solides". Malgré une mise en garde, conformément à la loi, appelant les manifestants à se disperser, les forces de l'ordre ont dû intervenir devant le refus d'obtempérer. Des présidents de partis politiques et d'associations ont essayé de convaincre les sit-inneurs de quitter la mosquée en toute sécurité. Ces derniers "ont rejeté cette proposition en les insultant", a précisé le communiqué. Le ministère affirme, par ailleurs, que les sit-inneurs ont détérioré les équipements de la mosquée (robinets, portes en bois...) et jeté sur les policiers des kobkabs (sabots en bois), mules en plastique, pierres d'ablutions et dalles arrachées du parterre de la mosquée. Ils ont aussi «souillé le patio de la mosquée avec des canettes de boissons alcoolisées", selon le communiqué. Les événements ont commencé, vendredi en milieu de journée lorsque les forces de l'ordre ont empêché les manifestants de se rassembler pour observer un 3e sit-in à La Kasbah. Des journalistes ont été violemment agressés verbalement et physiquement lors de la couverture de ces événements. Le Syndicat national des journalistes tunisiens a condamné ces actes et annoncé sa décision de porter plainte contre le ministre de l'Intérieur.