La rébellion a offert au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi de quitter le pouvoir tout en restant dans le pays mais la date-butoir pour cette proposition est désormais "dépassée", a indiqué hier le chef du Conseil national de transition (CNT). "Nous avons fait une proposition. Le délai est passé. La proposition n'est plus valable", a indiqué le chef de l'organe politique des rebelles libyens, Moustafa Abdeljalil, précisant qu'une proposition en trois points avait été transmise au dirigeant libyen par l'intermédiaire de l'ONU. Le CNT avait remis à l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Abdel Ilah Khatib, "une offre très précise, bien intentionnée, prévoyant que Kadhafi pouvait rester en Libye sous trois conditions", a indiqué M. Abdeljalil au cours d'une conférence de presse. "Le délai pour (accepter) cette proposition est dépassé", a-t-il ajouté sans préciser depuis quand. Selon cette offre, Mouammar Kadhafi devait abandonner le pouvoir et renoncer à toutes ses responsabilités et son lieu de résidence aurait été "le choix du peuple libyen" et aurait été placé sous "surveillance étroite", a-t-il ajouté. Le président du CNT a également salué la décision de la Grande-Bretagne de reconnaître le CNT comme comme seul "gouvernement légitime" de Libye. "Nous exprimons notre très grande estime après cette reconnaissance", a indiqué M. Abdeljalil. Londres a invité le CNT à prendre possession de l'ambassade libyenne à Londres dont les derniers diplomates ont été expulsés. "Nous essayerons avec cette reconnaissance d'obtenir une importante part des fonds gelés", a-t-il ajouté, en référence à des fonds du colonel Kadhafi gelés à la suite de sanctions internationales. "Kadhafi et ses fidèles, après toutes ces reconnaissances de la part de la communauté internationale, sont devenus des hors-la-loi", a-t-il estimé. Le colonel libyen Mouammar Kadhafi semble déterminé à s'accrocher au pouvoir même si la question de son départ est évoquée de plus en plus concrètement. Mardi dernier, le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi a répété qu'un départ du pouvoir du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi n'était "pas un sujet de discussion", à l'issue d'une rencontre avec l'envoyé spécial de l'ONU. Une source diplomatique britannique avait indiqué mardi que Londres n'avait pas changé de stratégie vis-à-vis du colonel Kadhafi, au lendemain de déclarations de William Hague laissant entendre que le dirigeant libyen pourrait rester en Libye s'il abandonnait le pouvoir. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait déjà évoqué la semaine dernière la possibilité que le colonel Kadhafi puisse rester en Libye s'il se mettait à l'écart de la vie politique. La France et le Royaume-Uni sont les fers de lance de l'opération militaire de l'Otan contre les forces loyales au dirigeant libyen, lancée mi-mars à la suite de l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.