Discussions avec des proches de Kadhafi sur une possible transition Le Temps-Agences- La rébellion libyenne reçoit un soutien international de plus en plus important, l'entourage du colonel libyen Mouammar Kadhafi menant des discussions, selon les Etats-Unis, sur une possible transition. Au soutien financier, incarné par un fonds international d'aide financière désormais «opérationnel» et provenant en particulier d'avoirs bloqués du régime libyen à l'étranger, s'ajoute l'appui politique manifesté lors de la réunion du Groupe de contact sur la Libye à Abou Dhabi. Pour la première fois, les Etats-Unis ont décrit jeudi le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, comme «l'interlocuteur légitime» du peuple libyen, devenant ainsi le 11ème pays à apporter cette reconnaissance après la France, le Qatar, le Royaume-Uni, l'Italie, la Gambie, Malte, la Jordanie, le Sénégal et l'Espagne, ainsi que l'Australie. Et si la Chine, contrairement à Washington ou même Moscou, n'a pas appelé au départ du colonel Kadhafi, elle a toutefois entamé un rapprochement avec les insurgés en se disant prête à accueillir «dans un avenir proche» des représentants du CNT. Selon Washington, M. Kadhafi, dont les jours au pouvoir sont «comptés», est en outre menacé par son entourage. «Il y a eu une série de discussions, qui se poursuivent encore, dans l'entourage de Kadhafi, et nous savons que ces discussions abordent, entre autre, la possibilité d'une transition», a assuré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Même au sein de l'Union africaine, médiatrice en titre dans ce conflit débuté il y a près de quatre mois, le front semble se lézarder sur ce dossier. Après le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz mardi, selon qui «Kadhafi ne peut plus diriger la Libye», le chef d'Etat sénégalais Abdoulaye Wade, en visite à Benghazi, la «capitale» rebelle, a lancé au colonel Kadhafi: «Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra». Peu après le début de la rébellion armée mi-février, l'UA a proposé une délicate «feuille de route», qu'elle ne cesse de défendre depuis, prévoyant un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition. Tripoli avait accepté ces propositions, mais le CNT a refusé toute discussion avant le départ de Kadhafi et de ses fils. Moscou va aussi proposer son plan. L'émissaire russe pour la Libye, Mikhaïl Marguelov, a annoncé hier qu'il se rendrait à Tripoli dans de brefs délais pour y rencontrer des membres du gouvernement et que la Russie présenterait ensuite une «feuille de route» pour une sortie de crise. Dans le même temps, l'Otan maintenait une forte pression, essentiellement sur Tripoli (11 cibles touchées jeudi) et la région de Misrata, enclave rebelle à 200 km à l'est de la capitale (14 cibles touchées jeudi). Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a cependant évoqué hier un manque d'investissements politiques et militaires de la part des alliés occidentaux de l'Otan, soulignant que les «lacunes» relevées en Libye pourraient «compromettre» l'efficacité de la mission. Il a mis en garde contre «une Alliance à deux vitesses» avec quelques nations se contentant d'opérations humanitaires tandis que d'autres devraient supporter les opérations de combat.
Misrata bombatrdée, dix-sept morts Le Temps-Agences- Les forces gouvernementales libyennes ont bombardé hier la ville de Misrata, aux mains des insurgés, faisant au moins 17 morts et une soixantaine de blessés, selon des sources médicales. Un journaliste de Reuters a pu voir des corps à l'hôpital et entendre des tirs nourris dans la ville portuaire assiégée, à quelque 200 km à l'est de Tripoli. Des obus sont tombés non loin de l'hôpital bien que le bâtiment se trouve loin de la ligne de front. En outre, des explosions ont secoué hier après-midi la banlieue-Est de Tripoli, selon des témoins. Des habitants de Tajoura dans la banlieue-Est de la capitale, ont indiqué que deux détonations avaient secoué le quartier, mais ils n'étaient pas en mesure de déterminer les sites visés. Selon eux, d'autres raids ont visé le quartier d'Ain Zara où une épaisse colonne de fumée noire s'élevait dans le ciel.