Un séminaire sur le rapport «la revue des politiques de développement: vers une croissance tirée par l'innovation», s'est ouvert, hier, à Tunis. Ce rapport, élaboré conjointement par la Banque mondiale et le ministère du Développement et de la Coopération internationale, retient l'innovation et l'investissement dans les créneaux à forte valeur technologique, comme solution idoine pour réaliser des taux de croissance plus élevés propres à réduire le chômage, particulièrement des diplômés du supérieur. Selon M.Abdelahamid Triki, secrétaire d'Etat chargé de la Coopération internationale et de l'Investissement extérieur, les secteurs traditionnels, bien qu'ils aient contribué, des années durant, à réaliser un taux de croissance annuel moyen de 5% et résisté aux chocs exogènes, ne sont pas capables, de nos jours, et surtout avec la nouvelle donne du chômage de jeunes instruits, d'accroître le rythme de croissance au-delà de ce niveau, d'où tout l'enjeu d'opter pour l'investissement dans les créneaux innovants à forte croissance (+ 9% en moyenne par an), et ce, en dépit d'une conjoncture internationale marquée par la recrudescence de la concurrence. Pour l'auteur du rapport, M.Ndiamé Diop, représentant-résident de la Banque mondiale en Tunisie, «la montée en valeur et en gamme technologique est cruciale pour créer plus de richesses et d'emplois, pour soutenir la productivité et, partant, la compétitivité et la croissance». Concrètement, le rapport examine les défis liés à l'emploi et suggère, à la lumière de ce diagnostic, un ensemble de réformes visant à accélérer la transition vers une économie à structure de production plus intensive en technologie. Au nombre des défis que l'économie tunisienne doit relever, le rapport cite la faiblesse du taux d'encadrement, notamment dans les entreprises exportatrices, l'émergence d'importants essaims de chômeurs parmi les diplômés du supérieur, la capacité limitée des PME tunisiennes (95%) en matière d'innovation, la dichotomie offshore et onshore, l'absence de mobilité des experts, l'inefficience des programmes de recherche développement, la non-disponibilité de mécanismes de financement des projets innovants. Quant aux réformes proposées, le rapport recommande de diffuser, à grande échelle, une culture de l'innovation et de sensibiliser tous les acteurs économiques (administration, banques, université) au rôle dynamique que peut jouer l'innovation dans l'impulsion de l'économie, la promotion de l'emploi, l'accroissement des exportations et de la conquête de nouveaux marchés. Le rapport relève en conclusion que la Tunisie, forte d'une attractivité confirmée au plan international et de l'ouverture avancée de son économie sur l'extérieur, a toutes les chances de relever le défi de la transition de son économie à «une économie à valeur ajoutée plus élevée et à forte intensité de savoir».